logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le journal des ressources humaines

Concurrence revitalisante

Le journal des ressources humaines | Conseil | publié le : 01.04.2009 | E. B.

Malgré la multiplication des PSE et des fermetures de sites, les cabinets spécialisés dans la revitalisation des bassins d’emploi en difficulté font face à une concurrence exacerbée, dont celle des agences locales de développement.

Les cabinets spécialisés dans la revitalisation des sites industriels sont parmi les principaux bénéficiaires de la crise. Depuis la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, les entreprises de plus de 1 000 salariés doivent financer la transformation des sites qu’elles ferment. Cette manne financière peut aider des créateurs d’entreprise locaux ou permettre d’attirer des firmes étrangères. Objectif : créer des emplois pour remplacer ceux qui ont disparu.

Cette nouvelle obligation a ouvert un marché, jusque-là réduit à quelques opérations par an. Au profit de spécialistes comme Sofred ou France Industrialisation & Emploi (FI & E) et des cabinets multi­conseils comme BPI, Altedia ou encore Secafi. Mais de nouveaux intervenants s’y intéressent aujourd’hui. « Nous voyons arriver des petits cabinets qui bénéficient d’un bon relationnel avec les interlocuteurs locaux et des très gros, comme Ernst & Young, KPMG ou Deloitte, qui souhaitent valoriser leur savoir-faire », indique Jean-Michel Demangeat, P-DG de Sofred. Mais les prestataires privés ne sont pas les seuls concurrents. Les structures publiques de développement local, qui se sont multipliées depuis les vingt dernières années, sont aussi sur les rangs. « La tentation existe chez les décideurs locaux d’obliger les entreprises à financer les structures publiques pour répondre à leurs obligations légales », explique Michel Ghetti, P-DG de FI & E. « Très souvent, le territoire veut tout contrôler », confirme Alain Petitjean, directeur de Sémaphores. Or, le plus souvent, expliquent les spécialistes, les agences de développement local n’ont pas les compétences et délèguent la mission… aux experts privés. « De temps en temps, l’argent récolté sert aussi à financer les structures publiques plutôt qu’à revitaliser le territoire », estime le dirigeant de Sémaphores. Qui se demande quel sort la Commission européenne réserverait à une manne financière en faveur d’une structure publique. « Ne tombe-t-on pas dans l’aide publique aux entreprise ? »

Les spécialistes pointent une « concurrence déloyale » et la polémique pourrait rebondir avec la proposition de loi des députés Gérard Cherpion et Gaëtan Gorce. Ce texte élargit l’obligation de revitalisation des territoires aux entreprises qui pratiquent des licenciements diffus – peu nombreux mais sur plusieurs sites à la fois. De quoi développer le marché.

Auteur

  • E. B.