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Idées

Dans l’usine emportée par l’Histoire

Idées | Culture | publié le : 01.03.2009 | A. F.

Dans 24 City, Jia Zhang Ke nous sert un vrai-faux documentaire social illustrant la mutation de la Chine.

Quoi de mieux que la transformation d’une vieille usine militaire aéronautique en de luxueux appartements pour illustrer la mutation de la Chine ? Jia Zhang Ke, chef de file de cette sixième génération de réalisateurs chinois, qui montre l’envers du miracle économique, récompensé d’un Lion d’or à Venise pour Still Life, ne s’y est pas trompé. Au cœur de l’usine 420 en destruction à Chengdu (dans la province du Sichuan), il rappelle trois générations d’ouvriers qui, de 1958 à nos jours, ont tout vécu de l’expérience socialiste. Jusqu’au boom économique actuel, dont ils sont exclus. Et ça part fort, avec les retrouvailles débordantes d’émotion d’un ouvrier et de son contremaître. Attachement familial à l’équipe, dévotion presque militaire à l’usine (qui assurait un statut privilégié), vie personnelle façonnée par le groupe, licenciement lorsque l’État coupe les sureffectifs, quasi-haine des derniers fils d’ouvriers qui fuient l’usine…

Paroles après paroles, Jia Zhang Ke fait émerger une réalité sociale complexe, toujours douloureuse, avec une rare intensité dramatique. Qui est en partie jouée : trois des huit témoignages sont portés par des acteurs. Ce n’est pas la part de fiction de ce vrai-faux documentaire social qui heurte, mais l’alternance de plans fixes et de travellings. 24 City met trop de temps à trouver son rythme.

24 City (1 h 52, Chine), film de Jia Zhang Ke. Sortie le 18 mars.

Auteur

  • A. F.