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Éditorial

L'envers du décor de l'auto-entrepreneuriat

Éditorial | publié le : 27.04.2010 |

Officiellement, on ne recense, au secrétariat d'Etat aux PME, que quelques centaines d'abus parmi les autoentrepreneurs. Autant dire une goutte d'eau, eu égard aux 400 000 créateurs d'entreprise qui ont adopté ce statut depuis son instauration en janvier 2009. Parmi les cas de dévoiement, ces étrangers sans papiers, découverts dans les cuisines d'un restaurant chic des Hauts-de-Seine, et convertis, bien malgré eux, à l'autoentrepreneuriat. Pas de quoi fouetter un chat, donc, ni doucher l'enthousiasme d'Hervé Novelli, le père des autoentrepreneurs, qui pèsent plus de 60 % dans les 182 500 entreprises créées dans l'Hexagone depuis le début de l'année.

Sauf que tout le monde ne l'entend pas de cette oreille. A commencer par les artisans du bâtiment, qui viennent de réserver un accueil hostile au secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, venu assister à leur congrès. Dans le collimateur de la Capeb, la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment, le taux d'imposition light (23 % du chiffre d'affaires) octroyé aux autoentreprises, alors que le leur est de 46 %. Sans compter les exonérations de TVA dont bénéficient aussi les autoentrepreneurs. « Concurrence déloyale » ont donc crié les congressistes au représentant du gouvernement.

Pourtant, les artisans ne sont imposés qu'à hauteur de 46 %... de leurs bénéfices, ce qui n'est pas du pareil au même. Mais ce n'est pas le seul effet pervers du nouveau statut. Ainsi, l'afflux de dizaines de milliers de modestes cotisants (jusqu'à 30 000 euros de chiffre d'affaires annuel) risque de plomber la caisse de retraite des professions libérales. On n'a donc pas fini de voir s'opposer pro et anti auto-entrepreneurs, résurgence de ces querelles de clochers dont la France est si friande.