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Le recrutement dans les banlieues s'est professionnalisé

Enquête | publié le : 20.04.2010 |

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Le recrutement dans les banlieues s'est professionnalisé

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Après avoir tenté de recruter seule des personnes relevant de l'insertion, l'entreprise de BTP Cari a préféré faire appel à des structures spécialisées.

Les recrutements dans les Zones urbaines sensibles (ZUS) et, plus généralement, de personnes en difficulté d'insertion, ont débuté dès la création de Cari, né en 2004 de la fusion de plusieurs entreprises régionales. Cari est aujourd'hui la propriété du groupe de BTP Fayat. « L'objectif est de faire venir des personnes dans des métiers peu attractifs », explique Robin Sappe, directeur du développement des RH de Cari, qui recherche par exemple des maçons et des coffreurs.

Au début, l'entreprise a tenté de se débrouiller seule pour recruter ces personnes en difficulté (mères célibataires, jeunes n'ayant jamais travaillé, seniors...), « mais certaines n'étaient pas assez structurées, ce qui posait des problèmes, par exemple d'assiduité », se souvient Robin Sappe.

Spécialiste de l'insertion

La direction a donc rapidement changé son fusil d'épaule et fait appel à des spécialistes de l'insertion, comme le Plan local d'insertion par l'emploi (Plie) Nice Côte d'Azur, et Tplus, une entreprise de travail temporaire d'insertion (ETTI) de la région Paca. Cette démarche était d'autant plus indispensable que Cari concourt à des marchés publics comportant une clause sociale, ce qui l'oblige à faire travailler des publics relevant de l'insertion (en général à hauteur de 5 % à 10 % des heures). Il peut s'agir d'habitants d'une ZUS, mais aussi de jeunes de moins de 26 ans, de bénéficiaires du RSA, de personnes handicapées...

Le recours à ces deux structures est financièrement neutre pour Cari puisqu'elles sont presque exclusivement subventionnées par des fonds publics. En revanche, les délais pour obtenir un salarié opérationnel sont plus longs que par un canal classique. Le salarié doit, en effet, passer par une phase d'accompagnement avant d'être éventuellement embauché.

Concrètement, le processus préalable à l'embauche dure environ dix mois, de la communication des besoins de Cari au Plie, jusqu'à la présélection et au recrutement. A ce stade, le Plie aide le candidat à établir son projet professionnel, détermine les freins à son embauche, l'entraîne aux entretiens de recrutement... « Nous ne présentons jamais plus de trois candidats par poste, car les personnes qui ne sont pas sélectionnées sont ensuite suivies, ce qui leur permet de progresser », signale Stéphane Poggi, coordinateur clause d'insertion pour le Plie Nice Côte d'Azur.

Deux mois d'intérim, huit mois d'alternance

A l'issue de ce processus, les sélectionnés travaillent d'abord en intérim pendant deux mois, puis sont embauchés en contrat d'alternance pendant huit mois. « Nous pouvons être amenés à résoudre des problèmes de logement, de santé, de formation, d'endettement, d'illettrisme », déclare Cathy Carnevale, directrice de Tplus Nice. Elle précise que, compte tenu des difficultés de son public, une ETTI dispose en général d'un permanent pour 12 intérimaires, contre 1 pour 40 dans une ETT classique.

En 2009, dans le département des Alpes-Maritimes, une cinquantaine de personnes ont été recrutées par Cari en intérim puis en alternance via le Plie et Tplus ; 70 % sont allées au bout des dix mois.

CARI

Activité : BTP.

Effectifs 2009 : 2 214 salariés.

Chiffre d'affaires 2009 : 355 millions d'euros.