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Une préparation en trois temps

Enquête | publié le : 06.04.2010 |

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Une préparation en trois temps

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Présente depuis soixante ans en Afrique, la filiale de Vinci déploie une procédure de prévention des risques associant une phase amont, médicale et informative, puis aval, avec une prise en main locale.

Dans les années 1930, le groupe de BTP devenu Vinci aujourd'hui, prenait pied sur le continent africain. Désormais, sa filiale Sogea-Satom est présente dans une vingtaine de pays. « Très tôt, il y a eu une prise de conscience du fait que la sécurité des expatriés sur ces destinations nécessitait des mesures particulières », annonce Jean Morère, responsable sécurité de Sogea-Satom.

Quelque quatre-vingts ans plus tard, l'entreprise affiche une gestion des risques à l'international mature et parfaitement cadrée. Celle-ci se déroule en trois temps et sous la houlette de trois types d'interlocuteurs. Avec un préalable : l'entreprise choisit les pays où elle s'implante, notamment en fonction des risques. « Plusieurs critères décident de la venue de notre entreprise. Si la situation sécuritaire n'est pas l'unique, elle en fait partie », confirme Jean Morère. Ainsi, Sogea-Satom est revenu au Burundi après quinze ans d'absence due à la guerre civile.

« Notre approche est de nous implanter durablement, en développant une activité pérenne. C'est une des conditions qui nous permettent, en matière de protection, d'avoir une connaissance approfondie des ressources et des moyens disponibles là où nous envoyons nos salariés », ajoute-t-il.

Acte I : la santé

L'acte I est médical. Chaque départ suppose un premier passage, au siège, auprès du médecin du travail, qui va organiser un système de visites calqué sur le modèle du droit du travail français. A ceci près qu'elles sont orientées en fonction de caractéristiques du contexte africain et des risques d'exposition. L'accent sera donc logiquement mis sur le paludisme. Avant chaque départ, une visite médicale sera suivie d'autres examens d'aptitudes réalisés à intervalles réguliers au moment du passage en France des expatriés. « Si besoin, nous les faisons revenir pour respecter ce rythme de surveillance », précise le responsable prévention. L'occasion de vérifier si le collaborateur est en règle avec ses vaccinations. Cet encadrement médical est valable pour les 240 expatriés européens et pour les VIE (volontaire international en entreprise), mais aussi pour la quinzaine de collaborateurs du siège qui effectuent régulièrement des déplacements en Afrique.

Acte II : l'information

L'acte II conduit le salarié à s'entretenir avec Jean Morère pour une présentation des risques de toute nature et de la politique générale de sécurité de Sogea-Satom. Divers documents d'information sont remis à cette occasion. « Nos avertissements peuvent être complétés d'une formation de sensibilisation organisée par Vinci, la maison mère. Destinée à l'ensemble des voyageurs, pas forcément en partance pour l'Afrique, elle passe en revue les menaces génériques et les attitudes à tenir », signale-t-il, avant d'ajouter qu'un zoom particulier peut être nécessaire sur certaines destinations, lorsque, par exemple, l'actualité politique d'un pays peut faire craindre des troubles.

Acte III : l'accompagnement individuel

Sur place, le salarié est systématiquement épaulé par un expatrié expérimenté pour un échange et une appropriation des bonnes pratiques. « Ils vont évoluer dans un environnement culturel, économique et sociologique différent. Ils ne doivent plus faire confiance à leurs réflexes, mais réapprendre des modes de fonctionnement tenant compte de la réalité locale. Et pour faire passer le message, il n'y a rien de mieux que ces habitués qui ont, pour certains, effectué la quasi-totalité de leur carrière en Afrique », plaide le responsable.

Quoi qu'il en soit, ces nouveaux venus doivent suivre l'ensemble des étapes. « Le contenu de notre procédure n'est pas négociable », prévient le responsable sécurité.

SOGEA-SATOM

• Activité : bâtiment et travaux publics.

• Effectifs : 9 500 salariés.

• Chiffre d'affaires : 630 millions d'euros.