Il y a huit ans, la politique de gestion des risques à l'international de Bouygues Bâtiment International se résumait à des études sur les pays. La procédure s'est étoffée. Devenue aujourd'hui classique lors de l'arrivée dans de nouveaux pays, elle consiste à faire appel à un prestataire spécialisé, rédacteur d'un rapport exhaustif remis à la DRH, et qui fait état de la sécurité de la zone, des lieux de résidence conseillés et des besoins spécifiques de protection. Selon le niveau de risque, flagrant ou potentiel, ce même prestataire est sollicité pour poursuivre une veille soutenue, effectuer des audits ciblés, par exemple sur les compagnies aériennes intérieures, et l'étude d'un plan d'urgence en cas de crise.

« Et le nombre d'expatriés - 600 aujourd'hui - a augmenté durant les dernières années avec la croissance de notre activité, d'où la nécessité d'être encore plus performant et irréprochable pour assurer leur sécurité individuelle et collective », explique Isabelle Dubois Wetterwald, directrice adjointe des ressources humaines.

Le dispositif s'est donc étoffé. D'autres acteurs sont entrés en scène avec, en premier lieu, le médecin du travail. Outre l'organisation des visites médicales avant le départ des expatriés, il fait désormais, tous les ans, le tour des sites sur lesquels ceux-ci travaillent afin de vérifier leur état de santé, rencontrer ses homologues et se renseigner sur les hôpitaux. A la moindre alerte épidémiologique, il travaille également avec International SOS pour déployer les actions appropriées. Seules deux personnes de la DRH sont habilitées, ensuite, à décider des rapatriements.

L'idée d'introduire une formation s'est ensuite imposée. « Nous visions le public de nos primo-expatriés. Ainsi, même ceux ayant déjà sur leur CV une expérience à l'international effectuée pour le compte d'une autre entreprise y sont conviés. Et plutôt que de proposer des entretiens individuels, nous avons choisi une formule de groupe sur une journée pour qu'il y ait un véritable partage », ajoute la DRH adjointe.

Lancée l'année dernière, la formation débute par une large présentation des risques sanitaires par le médecin du travail. Elle se poursuit par l'intervention du responsable sécurité, qui aborde le volet sécurité au travail, illustré par les particularités locales du chantier. Pour finir, le directeur de la sûreté groupe alerte sur les risques du quotidien et les règles à suivre.

Tenue vestimentaire des femmes en partance pour le Moyen-Orient ; attitude au volant ; espionnage économique ; hygiène ; sorties nocturnes... sur place, un responsable se charge de rappeler ces règles de prudence inhérentes au pays. L'équipe RH, lors de ses visites annuelles sur site, s'assure, pour sa part, qu'elles sont correctement suivies. « Les expatriés s'y sont d'ailleurs le plus souvent engagés par écrit à leur arrivée dans le pays, précise Isabelle Dubois Wetterwald. A défaut, un rappel à l'ordre peut leur être adressé. L'exemplarité de l'ensemble des parties prenantes est attendue. »

• Activité : bâtiment et travaux publics.

• Effectifs : 14 300 salariés dans le monde.

• Chiffre d'affaires : 1,48 milliard d'euros.