Sept entreprises et un office public ont été primés pour leurs actions en faveur du droit individuel à la formation.
Le 18 mars dernier, les Trophées 2010 du DIF ont été décernés par un jury composé de représentants de Demos et de ses partenaires, ainsi que de spécialistes RH en entreprise*. En 2009, du fait de la crise, les budgets formation ont été entamés et le recours au DIF a été moindre. Le concours a, ainsi, généré moins de candidatures que l'année précédente.
Dans la catégorie «Grandes entreprises», le prix Or a été décerné à l'équipementier automobile Robert Bosch ; 57 % de ses 701 salariés ont bénéficié d'un DIF en 2009. Depuis la création de ce droit, 680 demandes ont été déposées par les salariés et une seule a été refusée. Grâce au DIF, le taux d'accès à la formation est passé de 32 % à 86 %. Il a été soutenu en cela par un important cofinancement de son Opca, Opcaim, qui a participé à hauteur de 90 % pour les actions collectives, ce qui a permis de faire passer le budget formation de 3,5 % de la masse salariale à 4,45 %.
Les actions DIF, intégralement réalisées hors temps de travail, se concentrent dans trois domaines particuliers de formation : la bureautique (29 %) ; les métiers (24 %) ; les fonctions supports (21 %). Le jury a particulièrement récompensé « le taux d'effort de formation en nette progression malgré un contexte difficile ; la progression régulière et importante du DIF ; le fait que 15 % des formations DIF soient certifiantes et l'usage du DIF dans le cadre du chômage partiel ».
Lectra, entreprise spécialisée dans les solutions de technologies intégrées pour les industries utilisatrices de matériaux souples, a, quant à elle, reçu le prix Argent dans la catégorie «Grandes entreprises». Le taux de salariés partant en DIF y était de 9,6 % en 2009. Depuis la création du droit, 148 demandes ont été formulées parmi les 673 salariés et seules six ont été refusées. Les actions DIF se répartissent entre les langues (37 %), les métiers (31 %) et les fonctions supports (14 %).
Là encore, le rôle de cofinanceur de l'Opca (à nouveau l'Opcaim) est important : 63 %. Le jury a salué « le doublement des heures de DIF corrélé à une diminution des coûts horaires ; et l'usage du DIF durant les périodes de chômage partiel ».
Chronopost International a reçu le prix Bronze dans la même catégorie. Le jury a apprécié le taux d'accès au DIF, de 20,7 % pour 3 456 salariés, mais s'est étonné de l'important taux de refus : plus de 50 % des demandes ; 85 % des heures de DIF se sont déroulées sur le temps de travail. La bureautique (31 %) et les métiers (30 %) ont réuni l'essentiel des actions DIF ; 18,8 % des financements de ces actions ont été assurés par l'Opca de l'entreprise, Opca Transport.
Après les deux catégories concernant les entreprises privées, un prix spécial «Secteur public» a été remis à l'Office public de l'habitat, qui affiche un taux de DIF de 7,9 % et une évolution du taux d'accès à la formation qui est passé de 69 % à 90 % !
Un Prix spécial du jury a également été décerné à la Banque de France, dont le DIF est utilisé par 77 % des 15 001 salariés, faisant grimper le taux de départs en formation de 72 % à 82 %.
* Manifestation organisée par Demos, avec le Garf, l'AEF, Kelformation, Focus RH, le Grep, DeciDRH, Manager public et Entreprise & Carrières.
Après les grandes entreprises, les Trophées du DIF ont récompensé les efforts des PME/PMI.
Le prix Or dans cette catégorie est allé à Claas France, constructeur de machines agricoles. Le jury a particulièrement salué « le fait que 90 % des 255 salariés aient eu accès au DIF ; la progression du taux de départs en formation, passé de 32 % à 73 % ; et une opération «coup de poing» concentrant deux semaines de formation en DIF ». De plus, 100 % des demandes ont été acceptées ; 41 % des actions DIF se sont déroulées dans le domaine des métiers ; et 33 % dans celui des fonctions supports. Là encore, le cofinancement de l'Opcaim (à hauteur de 130 000 euros) a facilité les choses.
Norsys SAS a reçu le prix Argent. Cette entreprise d'ingénierie et de conseil, avec 190 salariés, affiche un taux de DIF important : 57 %, même si le taux de départs en formation, lui, ne change pas. Point particulier : 45 % des heures de DIF ont été réalisées dans le domaine du développement personnel ; 38 % ont concerné les métiers ; et 15 % le management. Le financement des actions DIF a été assuré par l'Opca de l'entreprise, le Fafiec.
Call Expert s'est vu attribuer le prix Bronze. Ce centre d'appels de 380 salariés affiche un taux de DIF de 45 %, entièrement réalisé sur le temps de travail. Aucune demande de DIF n'a été refusée. Faits marquants : 66 % des actions DIF ont été menées dans le domaine de la bureautique, et une action individuelle a été réalisée au profit d'une hôtesse d'accueil qui a bénéficié de 200 heures de formation pour devenir secrétaire paie.
L. G.