«Pour la constitution de l'équipe de notre nouveau magasin de Lyon, c'est comme si j'avais une équipe de 10 à 20 recruteurs à temps plein... alors que nous sommes trois : c'est confortable ! A présent, j'aurais du mal à fonctionner autrement. » Céline Perrolan, RRH de Saturn, se dit ravie du dispositif proposé par la ville de Lyon aux 25 enseignes (Saturn, Monoprix, New Look...) qui s'installeront au Cours Oxygène. Cette extension du centre commercial de la Part-Dieu ouvrira ses portes en mai prochain. « Le groupe Unibail-Rodamco, gestionnaire, avec lequel nous avons signé un partenariat, nous avertit dès qu'une enseigne signe un bail, explique Christine Dutrievoz, chargée de relations entreprises de la ville. Pour le Cours Oxygène comme, en 2011, pour le futur quartier Confluence. » Au total, 900 postes sont à pourvoir : 200 pour le premier centre, 700 pour le second.

Christine Dutrievoz propose, ainsi, aux DRH une aide globale : « Je les rencontre avec Patrick Fillion, responsable de la coordination des services aux entreprises à la Maison de l'emploi et de la formation (MEF). Nous récupérons leurs fiches de postes à pourvoir ou, s'ils n'en ont pas, nous les concevons avec eux. » Les conseillers de la MEF, issus de Pôle emploi, de la mission locale, de Cap Emploi ou coordonnant les 80 associations du Plie*, sont, de ce fait, spécialisés par publics, mais aussi par secteurs d'activité. « Cela nous permet d'avoir le sourcing le plus large possible, assure le coordonnateur. A ce stade, l'employeur se déplace juste pour animer une séance d'information collective aux candidats. Les entreprises étrangères, comme ici le belge We Store, apprécient. »

Pour la majorité des postes, la méthode de recrutement par simulation (MRS) est proposée et assurée par la plate-forme de vocation de Pôle emploi. « Nous voulons avant tout des gens motivés, assure Céline Perrolan. Nous sélectionnons donc par les aptitudes, et non par le filtre du diplôme. » Des tests ont ainsi été étalonnés pour les métiers d'hôte de caisse et de vendeur, permettant d'évaluer des «habiletés». « Nous recevons 100 % de ceux qui réussissent (entre 50 % et 60 %), poursuit la RRH, car cela n'exclut pas l'entretien : certains peuvent avoir les capacités mais ne pas être prêts à se conformer à nos règles de travail. » Le recruteur n'a jamais le CV du candidat entre les mains, ni lors de l'entretien, ni à aucun moment du processus. Les entreprises trouvent plusieurs avantages à ce système : le premier est de recruter dans la diversité, puisque la MRS a été validée par la Halde. Le second est la rapidité : « Ce recrutement nous aura pris deux à deux mois et demi, soit à peu près deux fois moins de temps que dans un processus classique », assure Céline Perrolan, enthousiasmée par la « disponibilité » et la « réactivité » de ses partenaires publics. Le troisième avantage est à la fois logistique et financier : la MEF fournit les salles nécessaires aux entretiens, y compris pour les recrutements, hors MRS, de cadres et de logisticiens. Enfin, elle prévoit d'assurer le suivi des salariés embauchés pendant les phases d'intégration.