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Total fait son autocritique et s'engage sur la sécurité

L'actualité | publié le : 23.03.2010 |

Le 17 mars, Total présentait aux organisations syndicales les résultats d'une inspection générale de sécurité (IGS) déployée sur 13 sites en France, à la suite d'accidents mortels survenus en 2009.

Le groupe Total a rendu public, le 17 mars, un rapport d'enquête sur la sécurité, qui formule 380 recommandations spécifiques pour les 13 sites français inspectés (entre septembre 2009 et fin janvier 2010) et 58 recommandations générales qui seront applicables à l'ensemble des 400 sites à risque dans le monde. En 2009, Total aura déploré la mort de quatre salariés et d'un intervenant extérieur, après n'avoir connu aucun accident mortel entre février 2006 et décembre 2008. « Nous voulions regarder s'il pouvait exister un écart entre nos pratiques et ce qui est prescrit », indique Jean-Marc Jaubert, directeur de la sécurité industrielle de Total.

Le groupe a fait le choix d'une équipe d'inspection interne, conduite par le directeur de la raffinerie de Normandie et composée de 10 personnes (venant de l'exploitation, de la maintenance, de l'inspection, des RH, de la sécurité, etc.). Les rencontres sur site, menées sur une semaine, étaient toujours closes par des restitutions auprès des CHSCT.

Manque d'avis extérieurs

« L'équipe d'inspection a bien écouté le terrain, remarque Khalid Benhammou, coordinateur central CFE-CGC, mais il est dommage que le groupe n'ait pas sollicité des avis extérieurs. » « Nous pensions qu'une équipe interne pourrait être opérationnelle plus rapidement et qu'elle connaîtrait bien nos métiers », justifie Jean-Marc Jaubert.

Les enseignements portent d'abord sur l'organisation (45 %), puis sur le facteur humain (40 %) et, enfin, sur des considérations techniques liées à la modernisation des installations.

Le rapport reconnaît que l'évolution des organisations a conduit à « trop de complexité, au risque de perdre de vue le sens concret du management de la sécurité et de ses priorités ». Il serait donc bon, par exemple, de mieux tenir compte des remarques des entreprises extérieures et d'y consacrer un indicateur spécifique, et de s'assurer que celles qui font remonter des anomalies ont « la garantie qu'elles ne seront pas pénalisées ».

Des règles de base à réaffirmer

De plus, « nous sous sommes aperçus que les autorisations de travail* n'étaient pas toujours bien comprises, affirme le directeur sécurité, alors qu'on ne peut pas tolérer d'ambiguïté ». Les règles de base, notamment en matière de port des équipements de protection individuels, devront être réaffirmées. L'encadrement devra être davantage à l'écoute des opérateurs, eux-mêmes impliqués pour réécrire des procédures critiques. Charles Foulard, coordinateur central CGT, regrette le manque d'engagements sur « des moyens accrus pour la maintenance et une politique d'investissement industriel, dans un contexte de plans de réduction des coûts dans la raffinerie et la pétrochimie ».

Le groupe met en avant un budget sécurité-environnement de plus de 500 millions d'euros et des crédits formation sécurité à hauteur de 80 millions.

A l'avenir, « les CHSCT devront mettre la pression sur les directions pour que les recommandations de l'inspection soient appliquées », affirme Khalid Benhammou.

* Document écrit qui formalise les risques encourus par les entreprises extérieures intervenantes.

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