E & C : L'Observatoire de la parentalité a rendu public, le 18 mars, son deuxième baromètre sur la conciliation entre vie professionnelle et vie privée*. Qu'attendent les salariés parents ?

J. B. : Comme l'avait déjà montré notre premier baromètre, en janvier 2009, les salariés attendent d'abord des soutiens financiers, ce qui n'est pas étonnant compte tenu du débat sur le pouvoir d'achat. Aux deux premiers rangs de leurs attentes, ils citent l'aide au financement de la scolarité et des études (Cesu, participation aux frais d'inscription à l'université), citée par 29 % d'entre eux, et des mutuelles avantageuses pour les familles (28 %). En outre, 24 % des salariés évoquent la participation aux frais de garde des enfants.

La nouveauté est l'attente de plus en plus forte sur le temps de travail : 25 % attendent de pouvoir travailler à temps partiel (18 % en 2009) et 23 % en télétravail (19 % en 2009).

E & C : Comment s'explique cette évolution ?

J. B. : Sans doute la crise amène-t-elle les salariés à relativiser l'importance de leur travail et à rechercher un meilleur équilibre entre celui-ci et leur famille, considérée comme un repère. Une évolution que les entreprises ont tout intérêt à accompagner, car la performance des salariés est liée à leur bien-être.

E & C : Les entreprises font-elles ce qu'il faut ?

J. B. : Elles progressent. Parmi les mesures le plus souvent mises en place dans les entreprises, il y a, selon les salariés, la mutuelle (41 %, stable) et le temps partiel facilité (36 %, +5 points), deux attentes fortes. En revanche, l'aide au financement de la scolarité, première attente des salariés, est rarement mise en place par les entreprises, pour des raisons budgétaires.

Notons, par ailleurs, que la hiérarchie est davantage impliquée pour faciliter la vie des parents salariés (38 % des salariés le pensent) que l'entreprise (28 %).