Est-ce la fin d'une amitié de trente ans ? « Face au comportement de la CFE-CGC, la fédération CFTC métallurgie prend acte de la fin du partenariat qui les liait », déclare la métallurgie CFTC dans un communiqué du 15 mars. La fédération chrétienne reproche à celle des cadres de ne pas vouloir faire liste commune aux élections professionnelles dans certaines entreprises du secteur. Ce refus est susceptible de priver la CFTC de sa représentativité dans les entreprises où elle a peu de chances d'atteindre les 10 % de suffrages désormais requis pour disposer d'un délégué syndical, donc signer des accords... « C'est ce qui va arriver [à l'issue des élections du mois de novembre] à Eurocopter. La CFE-CGC refuse une entente, la CFTC va donc mourir », a déclaré Joseph Crespo, secrétaire général de la fédération CFTC métallurgie, qui cite également Dassault et Safran.

Par mesure de rétorsion, la CFTC ne participera plus aux réunions mensuelles au cours desquelles la CFTC, la CFE-CGC et FO organisaient la politique contractuelle de la branche. En revanche, cette décision n'aurait pas de répercussions au niveau interprofessionnel ni dans les entreprises.

Tour à tour conciliant et menaçant, Joseph Crespo affirme vouloir « garder la main tendue » à Gabriel Artero, son homologue de la CFE-CGC, mais, d'un autre côté, il déclare qu'il fait « travailler des juristes » sur deux points particulièrement sensibles pour la centrale des cadres : sa capacité à présenter des candidats dans le 2^e collège, et son avantage à n'être décomptée que dans les collèges de l'encadrement.