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La dimension personnelle

Enjeux | Chronique de Meryem Le Saget | publié le : 23.03.2010 |

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La dimension personnelle

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La vie d'aujourd'hui exige beaucoup de tous, à un rythme toujours plus soutenu. La personne doit faire face à des transformations majeures, mais aucun repère n'est donné. On sent qu'il va falloir trouver les réponses soi-même, et donc renforcer sa solidité, ce qui n'est pas fait pour rassurer. Comment acquérir une plus grande dimension personnelle, afin de se sentir à l'aise dans le monde d'aujourd'hui ?

Autour de soi, le monde extérieur se transforme sans que l'on comprenne totalement ce qui se passe : économiquement, socialement, les équilibres sont bouleversés. On se sent en attente d'une nouvelle donne, mais quelle forme prendra-t-elle ? Dans l'entreprise, la vie en instantané et la pratique des objectifs court terme augmentent la confusion. Sans horizon, les personnes angoissent davantage, elles ne voient pas bien le sens de leur action. Devant tant de flou, il faut du courage pour rester motivé et faire confiance à l'avenir.

Le monde intérieur de l'individu est en chantier également. Les personnes ressentent l'envie d'une existence plus sereine, mieux équilibrée. Chacun aspire à davantage de vérité, de simplicité, de bien-être. On court en permanence, on est inondé d'information, on n'a pas le temps de se concentrer sur ce qui nous tient à coeur. On s'engage pourtant dans de nombreux projets, on participe, on travaille avec ténacité..., mais, simultanément, on s'interroge, en se demandant où tout cela mène.

Entre l'extérieur et l'intérieur se trouve le domaine de l'expression de soi : partout se développent les lieux d'échange et de dialogue ; on prend en compte notre avis de client ou d'utilisateur, on est sollicité comme parent d'élève, acteur de son quartier, membre d'une association. On s'exprime volontiers dans son cercle d'amis, on se met en scène sur Facebook, on met en ligne des photos ou des vidéos, on entretient son réseau professionnel. Curieux mélange, finalement, d'expression spontanée et de marketing personnel. La recherche d'une plus grande intériorité cohabite donc avec la promotion de soi comme une marque. Deux aspirations, deux mouvements opposés : l'un vers l'intérieur et l'authenticité, l'autre vers l'extérieur et le contrôle du message que l'on promeut. La synthèse est délicate...

Une chose est claire : la stabilité n'est plus donnée par les lieux, les institutions ou même les structures auxquelles on appartient. Chacun doit se donner lui-même une sorte de colonne vertébrale personnelle. En commençant par s'ouvrir afin d'être plus à l'aise dans ses relations. Le développement de la solidité ne se fait pas «en chambre», mais en accueillant les différences de points de vue, la réalité qui dérange, la diversité. La rigidité est une marque de faiblesse : on se blinde parce que l'on ne sait pas s'adapter. A l'inverse, en s'ouvrant vers l'autre, on rayonne davantage, on devient plus fort.

Le chemin complémentaire est à l'intérieur de soi : se remettre en contact avec ses émotions profondes, ses aspirations, ses valeurs, sa vision. Cultiver le silence, se préserver des moments de solitude pour retrouver ses rythmes et écouter son intuition. Combien de personnes sont aujourd'hui déboussolées car elles ne font fonctionner que leur intellect, alors qu'elles ont en elles des ressources qui pourraient les guider avec tellement d'efficacité !

Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris. <www.lesaget.com>