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Les intérimaires tendent à devenir des salariés comme les autres

L'actualité | L'interview | publié le : 16.03.2010 |

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Les intérimaires tendent à devenir des salariés comme les autres

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E & C : Vous avez lancé début 2009 une étude sur la trajectoire de 5 000 intérimaires, que vous interrogerez régulièrement pendant deux ans (1). A mi-parcours, quels en sont les principaux enseignements ?

C. L. : D'une part, nous constatons que le lien entre intérim et emploi en CDI ou CDD reste efficace, y compris en temps de crise ; 8 % des personnes en intérim début 2009 étaient en CDI fin octobre, et 9 % en CDD. Un taux comparable, voire supérieur, à celui observé à d'autres périodes. Les 25-29 ans, généralement mieux formés que leurs aînés, obtiennent le plus fort taux d'accès - 12 % - au CDI et au CDD. D'autre part, en termes de conditions de travail, les intérimaires tendent à devenir des salariés comme les autres ; 25 % ont bénéficié d'une formation, diplômante dans un quart des cas ; 53 % disent occuper un emploi en adéquation avec leur formation initiale : c'est moins que les CDI, mais plus que les CDD. L'emploi à temps plein est même plus fréquent pour les intérimaires, qui sont moins soumis aux horaires variables et mieux informés des règles de sécurité. Enfin, de plus en plus d'intérimaires encadrent des équipes de salariés, intérimaires ou non.

E & C : Sur cette période, certains intérimaires ont baissé de qualification, d'autres ont progressé. Pourquoi ?

C. L. : Parmi les 19 % de personnes qui ont monté en qualification, beaucoup ont quitté le secteur industriel, en particulier l'automobile, pour se tourner vers les services, souvent dans le transport et la logistique. En même temps, elles sont passées du statut d'ouvrier au statut d'employé. Paradoxalement, c'est une promotion due à la crise. Mais celle-ci explique aussi pourquoi 20 % des intérimaires ont baissé en qualification. Ils exercent souvent un métier comparable, mais à des niveaux inférieurs car les postes n'existent plus dans l'entreprise : ils passent d'ouvrier qualifié à ouvrier non qualifié, de magasinier à manutentionnaire.

(1) Etude du Prisme et de l'OME conduite par BVA et Geste auprès de 5 000 intérimaires, entre mars 2009 et décembre 2010.

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