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Enquête

L'entreprise qui a tout d'une grande

Enquête | publié le : 16.03.2010 |

Pour se conformer aux standards de la grande entreprise internationale qu'elle est récemment devenue, Union InVivo s'est dotée d'un accord d'égalité professionnelle.

D'une entreprise employant 2000 salariés, principalement en France, Union InVivo s'est rapidement transformée, en l'espace de trois ans, à la suite de rachats, en une entreprise internationale comptant plus de 6000 salariés, dont 55% à l'étranger. Concurrence oblige, cette union de coopératives agricoles a souhaité aligner certaines de ses normes sociales sur des standards internationaux.

D'où un accord unanime - le premier - sur l'égalité professionnelle, la diversité et l'insertion des personnes handicapées signé le 2 février 2010, couvrant 1200 salariés.

« Les jeunes salariés se posent maintenant des questions sur la promotion interne, l'égalité, la culture d'entreprise, explique Sébastien Graff, DRH d'InVivo. Or, nous jouons sur le même terrain et nous sommes en concurrence dans les mêmes écoles que des entreprises internationales », comme Monsanto ou Nestlé.

Une dynamique d'ouverture

Les obligations légales, les sanctions financières existantes ou prévisibles ne sont pratiquement pas entrées en ligne de compte dans la décision de la direction de se doter d'un accord. « Nous surveillons les lois, mais l'élément déclencheur a été les attentes de nos salariés, et aussi le fait que nous nous sentions prêts », précise Sébastien Graff. D'ailleurs, les «seniors», initialement prévus dans le champ de l'accord, en ont finalement été exclus, justement pour ne pas le soumettre à une «pression réglementaire» d'autant plus forte qu'il existe maintenant des sanctions financières.

Il s'agit d'inscrire le groupe dans une « dynamique de solidarité, d'ouverture et de recherche d'égalité », écrivent les signataires. De fait, si l'accord prévoit des dispositions d'application immédiate, il prend aussi beaucoup d'engagements.

Dans la première catégorie, citons le «congé Schueller», importé de chez L'Oréal et octroyant quatre semaines fractionnables de congés supplémentaires après un congé de maternité ou d'adoption; le maintien de la complémentaire santé pendant un congé parental d'éducation; un congé paternité porté à 22 jours - contre 18 légalement - en cas de naissances multiples.

Indicateurs de suivi

Il met également en place des indicateurs de suivi de l'accord. La plupart sont des reprises de ceux du rapport de situation comparée, mais certains sont plus originaux, comme le nombre de réclamations à la Halde, voire téméraires, comme le nombre de recrutés « issus de la diversité ». L'accord va même plus loin en se fixant comme « objectif final [...] de chercher à refléter la diversité de la société française, notamment sa diversité culturelle et ethnique dans les effectifs [...] ». « Maintenant, nous ne rédigerions pas ainsi, admet Sébastien Graff. Il ne s'agit pas, bien sûr, de faire des statistiques ethniques, interdites, mais plutôt de casser des stéréotypes et de communiquer auprès de nos partenaires, comme les cabinets de recrutement. »

Correction d'écarts

Par ailleurs, les signataires s'engagent à corriger les écarts de rémunérations injustifiés entre les femmes et les hommes; à étudier des solutions pour concilier vie privée et vie professionnelle (services de proximité, garde d'enfants, charte sur les réunions...); à favoriser des formations métier pour les femmes; à lancer une réflexion sur les grilles de classifications et à créer une commission de suivi égalité professionnelle et diversité.

A l'unanimité

L'accord vaut aussi - et peut-être surtout - pour le processus qui a permis d'y aboutir. Signé à l'unanimité, il fait l'objet d'un consensus. Son élaboration peut, en outre, être qualifiée de « participative ». Exemple : « La direction voulait promouvoir l'égalité hommes/femmes, notamment pour les congés; les syndicats ont alors proposé le congé Schueller. » Autre exemple, l'accord décrit par le menu le processus de recrutement. « Cette partie du texte a été proposée par les personnes en charge du recrutement », explique Sébastien Graff. En somme, un acte managérial.

UNION INVIVO

• Activité : semences et agrofourniture; nutrition et santé animale; stockage et marchés des grains; distribution et services.

• Effectifs : 6114 salariés (2600 en France).

• Chiffre d'affaires monde 2009 : 5,1 milliards d'euros.

Retrouvez l'accord sur l'égalité professionnelle d'InVivo sur

< www.wk-rh.fr >, rubrique Entreprise & Carrières, «compléments d'articles».