HSBC s'est frotté à l'égalité professionnelle en 2003, avec son premier accord centré sur le rapport annuel de situation comparée. « Nos indicateurs de l'époque ciblaient la présence des femmes dans le statut cadre et dans certains emplois types, comme les postes de conseillers clientèle et de directeurs d'agence », précise Valérie Glory, responsable emploi et diversité de HSBC France. L'heure était alors à la sensibilisation à l'égalité professionnelle. Le taux de femmes cadres, à ce moment-là, dépassait tout juste 40%, et moins d'une agence sur dix était placée sous leur responsabilité.

Cet accord inaugurait également une nouvelle organisation du retour de congé maternité, considéré comme générateur de potentielles ruptures dans l'évolution professionnelle. Dans la foulée, la NAO de 2004 prévoyait une enveloppe de 250000 euros consacrée au rattrapage des écarts salariaux entre les femmes et les hommes, reconduite les années suivantes.

Fin 2007, le nouvel accord s'est voulu plus global; son intitulé faisant référence à la diversité. « Dans le chapitre égalité, il est décidé que les mesures en faveur des corrections salariales sont introduites dans l'accord et qu'un diagnostic partagé est réalisé chaque année avec les organisations syndicales », précise Valérie Glory. Cet outil paritaire, utile pour les NAO, est doté d'indicateurs plus précis. « Il est ainsi prévu de mesurer les moyennes de rémunérations pour chaque emploi réunissant plus de 150 salariés - une quinzaine -, affinées, ensuite, par niveau de classification et par tranche d'âge. Le but étant d'obtenir la photographie la plus juste pour ensuite cibler au mieux les rattrapages salariaux », commente-t-elle.

L'enveloppe s'épaissit. Pour l'année 2009, elle se monte ainsi à 2 millions d'euros. « Le contexte légal évolue et nous conduit à nous doter de davantage de moyens de correction », commente Valérie Glory. La loi prévoit, en effet, que les écarts de rémunérations seront supprimés d'ici à la fin de l'année. En 2010, l'enveloppe s'élève à 600 000 euros. L'année dernière, 1 000 femmes ont bénéficié d'un rattrapage. Et celles en retour de congé maternité ont toutes enregistré une hausse automatique de leur salaire, sauf celles qui avaient bénéficié d'une révision avant leur départ.

Car ce sujet est également monté en puissance dans le deuxième accord : entretien systématique de reprise avec la RH, accès maintenu à l'intranet durant l'absence, rattrapage des formations et hausse du salaire pour les personnes de retour de congé, plus favorable que la loi... « Autant de nouveautés nées des constats de l'évaluation du premier accord, de retours de salariés ou de demandes syndicales », précise-t-elle.

Ces mesures n'ont pas été vaines puisque la banque compte, aujourd'hui, 47% de femmes cadres et 32% de directrices d'agence. Gérard Huger, délégué syndical national CFTC, en convient : « Nous venons de loin et avons considérablement avancé, en particulier pour les techniciennes et le premier niveau cadre. Mais des progrès restent à faire pour réduire les écarts des trois derniers niveaux cadres et gommer certains réflexes managériaux rétrogrades. »

Au total, 3,6 millions d'euros ont été distribués pour l'égalité salariale depuis six ans. L'année dernière, une moyenne de 2690 euros brut annuels a ainsi été ajoutée sur certaines feuilles de paie pour corriger les 3,7% d'écarts constatés fin 2008.

L'ambition du groupe HSBC est, aujourd'hui, de faire reculer le plafond de verre. Son prochain accord sur l'égalité professionnelle - les négociations devraient commencer cette année - dotera sans aucun doute les managers d'outils pour favoriser la progression de carrière des femmes dans l'entreprise. Un nouvel angle d'approche de la problématique égalité professionnelle.

• Activités : banque et finance.

• Effectifs France : 10000 salariés.

• Produit net bancaire 2009 : 2,475 milliards (avant provision).