Sous l'intitulé «Une crise peut en cacher une autre...», l'OFCE a publié, le 2 mars, une étude* sur l'impact de la crise économique sur l'emplois des femmes. D'abord moins pénalisées que les hommes par les suppressions d'emplois dans les grands secteurs industriels, les femmes ont donné, un temps, l'impression d'être moins touchées par la crise économique. Il n'en est rien. « Au-delà des statistiques largement reprises sur le nombre de chômeurs de catégorie A, une analyse approfondie montre que la dégradation de l'emploi prend des formes différentes pour les deux sexes, mais n'épargne personne », affirme Françoise Milewski, l'auteure de l'étude.

Dans les secteurs très féminisés comme celui des services à la personne, c'est en effet par des réductions d'horaires, plus souvent que par des licenciements, que la crise se traduit. Un phénomène qui renforce la précarité, quand il n'entraîne pas un basculement vers la pauvreté. « La situation pourrait bien s'aggraver encore avec l'explosion des intentions d'embauches de moins d'un mois, précise Françoise Milewski. Quand on voit la structure des emplois et la ségrégation du marché du travail entre les hommes et les femmes, nul doute que ce sont ces dernières qui vont en faire les frais. »

Autre source de préoccupation : la prochaine arrivée en fin de droits d'un grand nombre de chômeurs, le chômage de longue durée concernant, depuis peu, hommes et femmes en proportions égales.