Entre 1980 et 2007, les effectifs industriels ont diminué de 36 %, soit une baisse de 1,9 million d'emplois. Mais, selon une étude de la direction générale du Trésor et de la politique économique, un quart de ces pertes d'emplois s'expliquent par un transfert vers les services, en particulier vers le secteur de l'intérim. Ainsi corrigées, les données aboutissent tout de même à une destruction de 1,5 million d'emplois industriels. Un tiers sont dus aux gains de productivité générés par le progrès technique. D'abord parce qu'ils ont réduit le besoin de main-d'oeuvre. Ensuite parce qu'ils ont « entraîné une hausse du revenu des agents » et de la demande des ménages, mais celle-ci s'est exprimée davantage en faveur des services que des biens industriels.

Quant à la concurrence étrangère, si son effet n'est pas contestable, il est difficilement quantifiable. Selon la méthode retenue, elle serait responsable de 13 % des baisses d'emploi ou de... 45 %. Comme pour l'effet dû aux gains de productivité, ce phénomène s'est amplifié dans la période 2000-2007. La concurrence avec les pays développés s'avérant plus destructrice d'emplois que celle avec les pays émergents.