E & C : L'usage de la simulation 3D dans le e-learning implique-t-il une autre ingénierie pédagogique ?

D. A. : De ce point de vue, les activités d'architecture des systèmes pédagogiques 3D ont une dimension plus transversale, nécessitant une forte créativité, mais aussi des compétences de coordination des différents acteurs : infographistes, ingénieurs du son... Cette conception suppose également de bien maîtriser les dosages du caractère ludique de l'outil de formation.

Quant aux formateurs, contrairement au présentiel, ils ne maîtrisent plus l'ensemble des étapes du processus de conception des dispositifs de e-learning, ce qui peut provoquer des réticences dues à un sentiment de perte de contrôle. Leur rôle, dans ce cas, s'apparente à une fonction de tutorat, qui consiste à accompagner l'apprenant, ce qui implique un changement du paradigme pédagogique et des modalités de transmission du savoir.

E & C : Les coûts de développement sont-ils compétitifs par rapport au e-learning ?

D. A. : Il faut compter de une à deux semaines de développement sur la partie 3D pour un «game play» simple, en fonction du niveau de réalisme souhaité. Pour un résultat de haute qualité, le montant peut être multiplié par 10. Pour autant, le coût des moteurs graphiques 3D n'est pas forcément supérieur à ceux de la 2D ; et on en trouve même des gratuits, comme le moteur Ogre, par exemple. Comparée à la vidéo, la 3D reste souvent compétitive, et plus souple pour gérer des évolutions.

E & C : Quel est le retour sur investissement ?

D. A. : Il reste difficile à évaluer et dépend de l'utilisation. Mais nous pensons qu'on ne peut pas ne pas investir dans les technologies 3D.

Pour la première fois, il y a convergence grandissante entre les supports - informatiques et télématiques -, l'objet à traiter - compétences évolutives qui passent par la maîtrise de ces mêmes outils informatiques - et la culture des apprenants, qui utilisent les mêmes outils dans leur quotidien. Cette convergence est bel et bien historiquement nouvelle.