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Enquête

Sur la route du «garage virtuel»

Enquête | publié le : 16.02.2010 |

Le Groupement national pour la formation automobile (GNFA) développe un «garage virtuel» utilisant e-learning, visioformation, simulation 3D et tutorat.

Comment former des centaines de personnes (voire plus) en évitant de bloquer des matériels qui coûtent cher ? En «dématérialisant» le matériel. C'est l'option choisie par le Groupement national pour la formation automobile (50 millions d'euros de formation par an, et 300 formateurs), qui crée, actuellement, un «garage virtuel» utilisant e-learning, visioformation, simulation 3 D et tutorat. Le principe pédagogique majeur est l'utilisation, par le formé, de personnages fictifs, des «avatars», mis en situation, interagissant et réagissant à des variations de scénarios pilotés par les formateurs-tuteurs.

Avantages ? « S'entraîner à une situation réelle sans la vivre directement, apprendre par l'erreur en évitant la casse réelle, dépasser le caractère aléatoire du présentiel, qui peut être variablement riche du fait des personnalités en présence, faire des économies de temps et d'argent... », répond Didier Arnould, directeur adjoint du GNFA. La simulation 3D permet de construire des outils de formation à distance qui ne s'arrêtent pas au savoir, mais qui font agir les apprenants. « Ce type d'outil collaboratif favorise le développement de capacités d'auto-organisation, de compréhension et d'adaptation. C'est cependant une solution qui ne s'appliquera pas à tout et ne sera utile que pour des tâches spécifiques nécessitant une visualisation complète du système : si vous travaillez sur le moteur, c'est pertinent ; pour ouvrir le capot, ça ne l'est pas. Dans l'aéronautique, seuls 5 % des éléments sont concernés par la 3D. »

Deux prototypes

En fait, l'affaire n'en est encore qu'à l'état de prototype. Le premier concerne l'intégration de la 3D dans la formation sur deux activités spécifiques d'un garage ou d'un atelier : celle du diagnostic de panne (placement de sondes, mesure de pression...) et celle des réceptionnaires d'atelier, c'est-à-dire les personnes qui accueillent les clients et qui doivent réagir à des situations parfois difficiles (impatience, exigences...). Le premier domaine est clairement « coeur de métier technique », le second est plus « comportemental », explique Didier Arnould.

Ce prototype a été développé à 100 % par le centre de recherche et développement système et média du GNFA, installé à Ploufragan (Côtes-d'Armor), avec un cofinancement Oséo de 190 000 euros (remboursable si le prototype est mis en développement par la suite). Vingt-cinq formateurs du GNFA ont travaillé sur le fond, aidés par des spécialistes provenant des constructeurs automobiles. Le prototype a été présenté le 4 décembre, et devrait passer en phase de test auprès de stagiaires en avril.

Le deuxième prototype concerne l'intégration de la 3D dans un outil d'évaluation des compétences en ligne, qui existe depuis plusieurs années. Il a bénéficié d'une subvention du Secrétariat au développement numérique d'environ 300 000 euros, et a été développé en partenariat avec la SSII NetNG.

L'objectif du GNFA est, désormais, de trouver des partenariats avec des entreprises/secteurs d'activité «air, terre, mer», qui cofinanceraient un socle technologique dont ils seraient copropriétaires, chacun développant ensuite, pour son compte et à son compte, les fonctionnalités qui correspondraient aux besoins spécifiques de leur secteur ou entreprise. « Nous tenons à garder la maîtrise d'une technique stratégique pour nous », assure Didier Arnould.

En complément de formations classiques

L'usage de ce «garage virtuel» est prévu en complément de formations classiques présentielles intervenant avant et après. A priori, toutes les actions du formé (y compris les échanges vocaux) dans l'univers du garage virtuel seront archivées, ce qui permettra l'analyse.

Fin février, le GNFA devrait établir un «business plan», car ce «garage virtuel» sera vendu aux nombreuses cibles possibles : les garages, les concessionnaires, les spécialistes, les constructeurs... en France, mais également hors Hexagone, le secteur automobile étant aujourd'hui totalement mondialisé. Ce «garage virtuel» pourrait même trouver son utilité dans des domaines industriels connexes : l'aérien, le maritime...