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Enquête

Une approche collégiale du suivi médical

Enquête | publié le : 02.02.2010 |

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Une approche collégiale du suivi médical

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Face au risque d'exposition à des produits cancérogènes, la Socotec a mis en place un suivi médical renforcé, élaboré par un large groupe de travail.

Quelque 200 salariés de la Socotec peuvent se trouver inopinément exposés à des produits cancérogènes, mutagènes, ou reprotoxiques. En effet, ils assurent des missions «diagnostic de sols potentiellement pollués» ou «mesures et assistance technique environnementale» sans connaissance préalable des substances rencontrées. L'Association médecine et santé au travail (Amest) de Lille, dont dépend le principal établissement de Socotec à Seclin (Nord), s'en est préoccupée dès le début des années 2000 et a été le fer de lance d'une démarche touchant tous les sites Socotec. « Nous avons mis un certain temps à traiter la question pour l'ensemble des établissements, reconnaît Sylvie Marant, DRH, mais nous avons fait en sorte d'avoir la participation de toutes les personnes concernées. »

Suivi d'exposition

Un groupe de travail a, ainsi, été créé avec les docteurs Bernard Fontaine, toxicologue, Stéphanie Lubrez, de l'Amest Lille, et d'autres médecins du travail compétents pour les différentes agences de l'entreprise en France. Ont également participé aux travaux des managers, les membres du CHSCT et l'ingénieur sécurité, responsable du management sécurité de Socotec Industries, Christian Cogez. « Il s'agissait de réfléchir en termes de santé et de suivi d'exposition », précise ce dernier.

Concertation

Cette concertation a été accueillie favorablement par les différents services de santé au travail confrontés aux problèmes de la diversité et de la méconnaissance préalable des éventuelles expositions. Et elle a abouti à l'élaboration d'un protocole de suivi biologique, sanguin et urinaire, réalisé systématiquement lors de la visite médicale annuelle pour les salariés susceptibles d'être exposés. Ce suivi médical spécifique peut également être déclenché par l'intervenant s'il a la certitude ou l'intuition d'avoir été exposé à un produit CMR ou à un agent chimique dangereux.

« Lors des interventions, les ingénieurs et techniciens de mesure peuvent être brièvement confrontés à quelque 250 produits toxiques », explique Stéphane Bouquet, secrétaire du CHSCT et lui-même concerné. Ce suivi s'avère bien adapté alors que les fiches d'exposition, elles, n'étaient pas remplies. » Il faut dire que ces fiches, obligatoires, ont été conçues pour des salariés attachés à un poste et non pour des salariés nomades dont les situations de travail varient sans cesse. L'analyse autoprescrite est immédiatement réalisée par la médecine du travail qui, en cas de dépassement du seuil acceptable, informe le salarié et l'écarte de l'activité ou du site concerné jusqu'au retour à un seuil normal du bilan sanguin.

Acteurs de la prévention

L'information sur la démarche est diffusée auprès de tous les salariés concernés, essentiellement par les médecins du travail et, éventuellement, par les directeurs d'agence. Un bilan de la démarche est prévu en 2011. Sur 2009, quelques intervenants seulement ont obtenu des analyses de sang et d'urine à leur demande. Mais tous les salariés concernés ont apprécié cette possibilité d'être acteurs de la prévention comme ils le sont déjà avec le port des protections individuelles.

« Au CHSCT, nous avons beaucoup réfléchi sur les vêtements de travail, et les intervenants sont dotés d'une parka avec protection contre les produits chimiques, mais aussi contre les flammes et les arcs électriques », explique le secrétaire du CHSCT. « Comme organisme professionnel de conseil en matière de qualité et de santé, Socotec se doit d'être exemplaire dans ces domaines », ajoute-t-il.

Christian Cogez souligne que ces questions très pointues dépassent les compétences RH habituelles. « Il faut pouvoir s'appuyer sur des spécialistes des services de santé au travail et sur le CHSCT pour avoir une démarche collégiale et, si possible, innovante », constate-t-il.

SOCOTEC

• Activité : conseil en maîtrise des risques.

• Effectifs : 750 salariés.

• Chiffre d'affaires 2009 : 70 millions d'euros.