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Le secteur mise sur la formation

Enquête | publié le : 06.10.2009 |

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Le secteur mise sur la formation

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Les métiers du conseil en recrutement ont beaucoup évolué. Pour professionnaliser leurs troupes, les cabinets ont à leur disposition des formations entièrement financées par l'Opca de branche. Une opportunité en cette période de forte baisse d'activité.

Job boards, candidathèques en ligne, réseaux sociaux : aujourd'hui, les entreprises qui souhaitent recruter ont un accès immédiat aux candidats grâce à Internet. Ce qui pose la question de la valeur ajoutée des cabinets de conseil en recrutement. Les professionnels du secteur en ont pris conscience et une réflexion, démarrée au sein de Syntec Conseil en recrutement, a abouti à l'élaboration de formations par l'Opca de la branche de l'informatique, de l'ingénierie et du conseil, le Fafiec. Objectif : professionnaliser les chargés de recherche et les consultants dans leur relation aux clients et aux candidats. « Aujourd'hui, ce n'est pas le fait de trouver des candidats qui a de la valeur, mais d'aider les clients à définir un profil et d'évaluer la pertinence du candidat par rapport au poste et à l'entreprise. Il faut donc faire évoluer les compétences de nos collaborateurs dans ce sens », soutient Hymane Ben Aoun, dirigeante d'Aravati, cabinet spécialisé en recrutement dans le secteur numérique, et membre de la commission formation de Syntec Conseil en recrutement.

Outils de sourcing

La formation destinée aux chargés de recherche fait la part belle aux nouveaux outils de sourcing. « Internet a beaucoup augmenté le nombre de candidats, mais, du coup, on peut perdre de vue le profil recherché. La formation permet de mieux appréhender tous les outils de sourcing pour ne pas perdre de temps », explique Antoine Château, conseiller formation au Fafiec.

Opération séduction

L'accent est mis également sur la professionnalisation de la relation avec le candidat. « C'est une des grandes évolutions du métier. Avant, un candidat qui était approché était flatté. Aujourd'hui, c'est complètement banalisé. Le chargé de recherche doit donc changer de posture, savoir le séduire et lui donner envie de venir nous voir. Il faut qu'il soit beaucoup plus au fait du poste qu'avant et, aussi, plus offensif », indique Hymane Ben Aoun.

Le métier de consultant, lui aussi, doit s'adapter aux nouveaux comportements des candidats. Il n'est pas rare, en effet, que des candidats amorcent un processus de recrutement «pour voir», même s'ils ne sont pas vraiment décidés à changer. L'apport du consultant sera de savoir présenter les candidats réellement intéressés, et, bien sûr, de conseiller le client en amont sur les profils requis. Autant de thèmes abordés dans la formation du Fafiec intitulée «Evolution du métier de consultant en recrutement», qui comporte deux déclinaisons : une pour les juniors, une pour les seniors.

Des stages très opérationnels

Deux autres formations ont été également mises en place par le Fafiec, sur le thème du recrutement dans le respect de la diversité, et une troisième, sur la démarche qualité-conseil. Elles font toutes intervenir des formateurs issus des métiers du conseil et sont très opérationnelles. Elaborés en 2007, tous ces enseignements arrivent à point nommé, à un moment où les cabinets connaissent une forte chute d'activité, estimée à 30 % par les professionnels du secteur.

La formation de deux jours sur l'évolution du métier de consultant, créée en mai dernier, a accueilli 116 stagiaires, venus de 60 cabinets (recrutement, mais aussi ingénierie et SSII). Le stage, de deux jours également, dédié aux chargés de recherche, a formé 30 salariés, uniquement de cabinets de recrutement. Quant aux stages sur la diversité, lancés en janvier 2007, ils ont déjà formé 500 salariés.

Garder la motivation

« Il n'est pas toujours facile de mobiliser un salarié pendant deux jours pour une formation. En période de baisse d'activité, nous encourageons les cabinets à saisir cette opportunité. Cela leur permet aussi de sauvegarder la motivation de leurs salariés. C'est donc un axe de management qui n'est pas neutre », indique Antoine Château.

Cerise sur le gâteau, ces formations sont entièrement financées par le Fafiec, et donc gratuites pour les entreprises de la branche.

V. Q.