Ce n'est pas un jeu vidéo, mais c'est beaucoup plus attrayant qu'un document rétroprojeté. Pour présenter toutes les facettes du concept de développement durable à ses collaborateurs, GDF Suez utilise le serious game Simuletik, jeu sérieux inspiré de l'univers du web 2.0, développé par le cabinet-conseil PricewaterhouseCoopers. A travers des cas pratiques, l'application aborde le concept de responsabilité sociale de l'entreprise : « Les scénarios des tests proposés reprennent des situations que l'on retrouve dans nos métiers, non seulement en matière de protection de l'environnement, mais aussi de relations avec nos fournisseurs. Ces tests concernent également l'insertion, l'accès à l'emploi, la sécurité des installations ou encore les droits de l'homme. Autant d'enjeux majeurs pour notre groupe », déclare Charlotte Pereira, chargée de mission développement durable.

Le recours à cette technologie, utilisée lors de sessions de questions-réponses, s'inscrit dans le cadre de campagnes de sensibilisation à la responsabilité sociale et environnementale. Baptisé «Simulateur développement durable», le programme ludique place les collaborateurs en conditions réelles. Dans la peau de responsables, ils sont confrontés, pour chacun de leurs choix, aux réactions des publics à satisfaire : représentants du personnel, actionnaires, clients, société civile et pouvoirs publics. Exemple : la décision de faciliter l'acheminement des matières premières sur un site de production plaît aux clients, mais elle mécontente les actionnaires, effrayés par les coûts des investissements, et les riverains, incommodés par les nuisances.

Dans l'optique de convertir les collaborateurs en ambassadeurs du développement durable et de construire une culture d'entreprise autour de la question, la plateforme est utilisée dans toutes les branches et filiales du groupe, en versions française et anglaise, lors de sessions de sensibilisation d'une trentaine de participants.

La chargée de mission apprécie particulièrement l'interactivité déclenchée par ce processus de sensibilisation : « Les séances donnent lieu à des échanges entre participants. Cela nourrit la réflexion et facilite la circulation de l'information », souligne-t-elle. Egalement conçu comme une aide à la décision, l'outil introduit très concrètement les enjeux : « Les utilisateurs identifient rapidement les parties prenantes et prennent conscience des impacts positifs ou négatifs d'une décision de l'entreprise. L'objectif n'est d'ailleurs pas de trouver la bonne réponse, mais plutôt de fournir des informations pour mieux agir », précise Charlotte Pereira.

L'application est aussi utilisée à des fins de formation, en introduction au module de son université interne consacré au développement durable en tant que levier de croissance. Le formateur soumet les solutions des cas pratiques aux votes et compare les solutions. Ici encore, l'interaction et le débat sont préférés à une seule source d'information descendante.

Opérationnel depuis le deuxième semestre 2008, le logiciel a nécessité une adaptation « assez rapide » de ses scénarios aux activités de l'entreprise. Selon Charlotte Pereira, l'outil, simple d'utilisation, est bien adapté aux besoins de l'entreprise. « Les résultats sont, pour l'instant, avant tout qualitatifs, reconnaît-elle. Nous n'avons pas encore exploité toutes ses capacités, notamment une utilisation individuelle plutôt qu'en groupe. » Ce qui permettrait de mesurer la satisfaction des utilisateurs... et d'acquérir la certitude que ce simulateur n'est pas qu'un jeu.