Fournir les outils pédagogiques pour former à la santé au travail l'ensemble des cadres, soit environ 5 millions de personnes diplômées des grandes écoles d'ingénieurs, de commerce ou des universités. Tel est l'objectif du réseau francophone de formation en santé au travail (RFFST), créé par la Direction générale du travail (DGT), la Direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle (DGESIP) et la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP), et lancé, le 16 septembre, par Xavier Darcos. Une idée portée par William Dab, titulaire de la chaire Hygiène et sécurité au travail du Cnam, et auteur d'un rapport sur le sujet en juillet 2008. Ce réseau, animé par le Cnam, avec la Cnamts et l'INRS, fournira un référentiel de compétences aux cadres et des outils pédagogiques communs aux formateurs.

Dans six mois, l'ossature d'un manuel «gérer la santé au travail» devrait être prête, sous forme d'un wiki, alimenté par 50 à 70 experts qui pourront actualiser les contenus. « Nous ne manquons pas de compétences en santé au travail mais elles ne sont pas mises en réseau », regrette William Dab, qui ajoute : « On demande aux cadres d'avoir un niveau minimum en anglais, il doit en être de même pour la santé au travail. »

Au coeur de ces compétences devrait figurer la « posture managériale », poursuit-il, c'est-à-dire « la capacité à promouvoir les aptitudes des collaborateurs », et à les écouter. La première des compétences est, selon lui, la « vigilance », la capacité à « repérer les alertes sanitaires, à comprendre la question de l'estime de soi ». Xavier Darcos a d'ailleurs souligné que, dans le contexte « très sombre », marqué par les suicides de salariés sur leur lieu de travail, il souhaitait que ce réseau puisse contribuer à éviter de tels drames.