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Vers un «statut» du travailleur intérimaire

Enquête | publié le : 15.07.2009 |

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Vers un «statut» du travailleur intérimaire

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Depuis près de vingt ans, les agences d'emploi (ex-travail temporaire) développent une offre de prestations destinée à soutenir les intérimaires dans l'accès à l'emploi, au logement ou encore au crédit bancaire.

Population particulièrement fragilisée depuis le début de la crise économique, les intérimaires ont bénéficié, dès janvier 2009, d'un assouplissement des conditions d'accès aux services et prestations proposés par le Fonds d'action sociale du travail temporaire (Fastt) : il leur suffit, désormais, de justifier de 450 heures de mission annuelles (au lieu de 600) pour bénéficier des mesures soumises à un critère d'ancienneté (aide de 500 euros pour le permis de conduire ; prise en charge des honoraires d'agence immobilière ; subventions de 350 euros pour les vacances des enfants).

Autres services accessibles

« Particulièrement utiles en période de tensions sur le marché du travail », d'autres services, accessibles dès la première heure de mission, ont également été étendus : le service de location d'un véhicule pour 5 euros par jour passe, ainsi, de quatre à six mois, le forfait kilométrique journalier, de 100 à 150 kilomètres. Les intérimaires peuvent, par ailleurs, solliciter 150 heures de garde ponctuelle d'enfants à domicile (au lieu de 100) pour un euro de l'heure. Ce «plan pour amortir les effets de la crise» devrait également « permettre d'accélérer les effets de la reprise économique, dès que les premiers signes s'en feront sentir », explique Daniel Lascols, directeur du Fastt, qui précise que l'association, gérée par les partenaires sociaux, est en mesure de faire face, en 2009, à une augmentation de son budget* de 20 % à 30 %, alors même que ses recettes diminuent**.

Un vrai statut

Au-delà de ces mesures d'urgence, le Fastt n'a cessé, depuis sa création, en 1992, de contribuer à la « construction d'un véritable statut du travailleur intérimaire » en développant son offre de solutions adaptées aux difficultés spécifiques des intérimaires : mission proposée à la dernière minute, lieu de travail éloigné du domicile, mauvaise image auprès des bailleurs ou des organismes de crédit. Le «Pack sécurité bailleur» propose, ainsi, aux propriétaires, outre le financement du dépôt de garantie Loca-Pass© du 1 % logement, une assurance «impayés de loyer», une assurance «dégradations immobilières» ainsi qu'une assistance juridique. Afin d'éviter les situations de surendettement, les intérimaires peuvent également solliciter les conseillers financiers du Fastt, qui les orienteront vers les offres de crédit les mieux adaptées, prêts bonifiés et encadrés de type prêts Pass-Travaux® du 1 % logement, prêts à taux zéro et prêt PAS pour l'accession à la propriété, notamment. « A ce jour, le niveau de prestations proposées par le Fastt est largement supérieur à ce que peut offrir une PME », souligne Christine Bertrand, directrice du réseau Enthalpia, qui compte une cinquantaine d'agences d'intérim en France.

Services bancaires

Certaines agences d'emploi vont même plus loin que le Fastt. C'est notamment le cas de Randstad, qui a noué, en 2001, un partenariat avec les banques LCL et CIC permettant à ses intérimaires de bénéficier d'offres de services bancaires à tarif préférentiel adaptés à leur situation. « Les conseillers clientèle de nos banques partenaires sont formés pour accueillir au mieux nos intérimaires, explique Claire Gerson, responsable du pôle marketing candidats intérimaires de Randstad. Il connaissent notamment notre politique de fidélisation. »

Depuis 2008, les intérimaires ayant travaillé 1 400 heures durant les vingt-quatre derniers mois, dont 700 heures, chez Randstad, et ayant un taux d'endettement inférieur à 30 %, peuvent également bénéficier d'un dispositif d'aide à l'accession à la propriété conçu par le CIC, en partenariat avec le bailleur social Cilova/Eurocil.

En dépit du succès rencontré par certaines aides, comme la subvention de 500 euros pour le permis de conduire, la principale entrave à l'utilisation de ces prestations reste la méconnaissance qu'en ont les intérimaires. « Ils n'imaginent absolument pas avoir droit à tant d'avantages, parfois dès la première heure de mission, relève Claire Gerson. Nous axons désormais nos efforts sur les campagnes d'information. »

* Le financement du Fastt est assuré par une contribution de 0,146 % de la masse salariale des agences d'emploi.

** Au premier trimestre 2009, l'intérim a connu une chute de 15,6 % du nombre de ses missions (chiffre Prisme).

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