Le 29 juin dernier, les partenaires sociaux de la métallurgie ont annoncé une série de mesures visant à accueillir, sur la période 2009-2010, 35 000 jeunes en contrat d'alternance (contrats de professionnalisation et d'apprentissage), ce chiffre correspondant aux «années fastes» de l'alternance dans la métallurgie. Le problème du secteur est que si le contrat d'apprentissage y est largement utilisé et depuis longtemps, le recours au contrat de professionnalisation, lui, n'est pas optimal. Conséquence : l'Opca de la branche, l'Opcaim, possède des fonds non consommés au titre de la collecte professionnalisation. Plutôt que de les verser dans le pot commun interprofessionnel du Fonds unique de péréquation (qui finance, ainsi, les besoins d'autres branches), la métallurgie préfère les utiliser pour des actions de promotion des deux contrats dans son propre secteur.

Ainsi, l'Opcaim financera des chargés de mission pour communiquer sur le contrat de professionnalisation. Il majorera de 30 % ses forfaits de prise en charge pour tout contrat de professionnalisation signé avant le 31 décembre 2009, et étendra la prise en charge de la fonction tutorale à tout contrat de professionnalisation ou d'apprentissage conclu avant la fin de l'année. Les grandes entreprises pourront mettre à disposition des PME des jeunes sous contrat de professionnalisation ou d'apprentissage pendant la durée de leur contrat ou à l'issue de leur formation.

La mutualisation des moyens de formation et de tutorat au sein des groupements d'employeurs pour l'insertion et la qualification sera encouragée. Surtout, 103 millions d'euros de la collecte professionnalisation de l'Opcaim (soit environ 35 % de ce qu'il a collecté à ce titre en 2008) seront versés aux centres de formation d'apprentis de l'industrie (qui forment plus de 26 000 jeunes).

La métallurgie a, en effet, obtenu, il y a plusieurs années, la possibilité d'orienter ce type de fonds vers l'apprentissage, plutôt que d'en reverser 35 % aux Opca interprofessionnels (alors que d'autres branches y ont été obligées). La métallurgie « apporte sa contribution à la politique nationale engagée pour favoriser l'insertion professionnelle des jeunes », aime à dire l'UIMM, mais elle évite, ainsi, de financer les contrats de professionnalisation d'autres branches. Solidarité de branche contre solidarité interprofessionnelle, c'est un des grands débats de la réforme en cours sur la formation professionnelle.