E & C : Les résultats du premier baromètre de confiance des femmes cadres ont été présentés le 25 juin. Quel est l'objet de cette nouvelle enquête ?

C. H. : Notre volonté était de rendre audible la parole des femmes dans le débat public, à côté de celle des partenaires sociaux, des pouvoirs publics et des entreprises. Pour la première fois, une enquête prenant en compte la parole des intéressées sera, ainsi, intégrée à un rapport remis au gouvernement, celui de Brigitte Grésy, commandé dans le cadre de la concertation avec les partenaires sociaux sur l'égalité professionnelle, prévue pour septembre 2009.

E & C : Quels sont les principaux enseignements de ce baromètre ?

C. H. : S'il ne fallait retenir qu'une chose, ce serait la persistance du «plafond de verre», ce mécanisme désormais bien connu qu'on aurait pu croire affaibli à force d'être pointé du doigt. Il n'en est rien : alors même que les indicateurs RH traditionnels (recrutement, formation, mobilité fonctionnelle ou géographique) sont globalement positifs, 69 % des femmes interrogées estiment que les postes de décision et de responsabilité leur restent peu accessibles. Tout se passe, aujourd'hui, comme si l'égalité professionnelle ne pouvait progresser qu'en dehors de tout enjeu de pouvoir.

E & C : Comment avez-vous procédé ?

C. H. : L'enquête a été réalisée par l'institut LH2, du 13 mai au 3 juin derniers, auprès de 43 réseaux de femmes cadres (Accent sur Elles, Administration moderne, WE Areva ou encore EuropeanPWN-Paris ont notamment fait partie du comité de politage) réunissant plus de 23 000 femmes. La mobilisation a été extrêmement forte puisque 22 % des femmes sollicitées ont répondu en l'espace de trois semaines, soit quatre fois plus que les scores habituels pour une enquête d'opinion.