Les nouveaux modes de production, en particulier le recours accru à la sous-traitance, ont pour effet d'accentuer la division du travail et de mettre à mal les communautés en faisant jouer aux prestataires extérieurs le rôle de variable d'ajustement. Cet éclatement de la condition salariale s'accompagne d'une intensification de la pression au travail en même temps qu'elle détruit les solidarités qui servaient de recours aux salariés. Face à cette situation, il serait certainement utopique de remettre en cause la sous-traitance elle-même, qui n'est qu'un des aspects de la concurrence généralisée. Cependant, le droit du travail doit accompagner les mutations en cours afin de préserver la santé des travailleurs et, également, de répondre aux attentes nouvelles en matière d'environnement et de santé publique.

A côté de la sous-traitance externe, qui consiste à faire réaliser à l'extérieur une partie des opérations de l'entreprise, la sous-traitance interne, qui voit des salariés de différentes entreprises travailler sur un même lieu, est devenue la règle dans certains secteurs comme le bâtiment, par exemple.

Sous la houlette de Michel Héry, chargé de mission à la direction scientifique de l'INRS, des spécialistes de la prévention des risques et de l'assurance maladie font le point sur les orientations récentes relatives à la sous-traitance interne en matière législative concernant les conditions d'hygiène, de sécurité et de prévention des risques professionnels. Ils proposent, en conclusion, des pistes d'action pour l'avenir.