En 2005, la Fédération de la formation professionnelle (FFP), qui rassemble les 300 plus importants prestataires de formation à statut privé, a mis en place une certification professionnelle privée (lire Entreprise & Carrières n° 769). Ce CP-FFP est un titre privé remis à la personne ayant suivi une formation dans un organisme prestataire affilié à la FFP, quelle que soit la durée de cette formation.

Cette démarche a été initiée par la fédération pour « répondre aux exigences des entreprises en matière de résultat des actions de formation de leurs salariés et aux besoins d'un nombre croissant de personnes en matière de reconnaissance de leurs savoirs et savoir-faire, explique Jean Wemaere, son président. C'est un dispositif de validation des acquis de la formation. Le certificat professionnel FFP atteste que le stagiaire a acquis l'ensemble des connaissances, compétences et savoir-faire dont la maîtrise est considérée comme nécessaire à l'exercice d'un métier, d'une fonction ou d'une activité ».

Point faible aux yeux de certains, mais avantage selon d'autres : la FFP ne demande pas l'inscription de son certificat au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), outil permettant de créer des passerelles avec les autres certifications : diplômes ministériels, titres de branche, autres titres privés... Le CP-FFP ne vaut donc, sur le marché de l'emploi et de la reconnaissance des compétences, que le crédit que les entreprises veulent bien lui accorder. La France n'est guère habituée à cette logique, les pays anglo-saxons beaucoup plus.

Quel bilan aujourd'hui ? Vingt-huit organismes de formation adhérents de la FFP sont, aujourd'hui, habilités : douze en «habilitation initiale», seize en «habilitation confirmée». Cinq des organismes en «habilitation initiale» ont déjà indiqué qu'ils déposeront une demande d'habilitation «confirmée» en 2009. « Le taux d'abandon est, par ailleurs, très faible, assure la FFP : un seul organisme. Ces éléments montrent que la CP-FFP prend racine dans les organismes, puisque la majorité de ceux habilités ont passé le stade de la période probatoire et ont confirmé leur intérêt pour le dispositif. »

Ainsi, 241 certificats sont, aujourd'hui, accessibles aux stagiaires, contre 191 en juin 2008 ; 247 CP-FFP ont été délivrés en 2006 ; 796 en 2007 et 1 270 en 2008, soit un total de 2 313 certificats délivrés depuis le lancement du dispositif. La FFP juge que « l'évolution du nombre de certificats délivrés est très encourageante ».

Cette formule, éloignée de la culture et des pratiques pédagogiques et certificatrices hexagonales, reste un défi. 

Les adhérents de la FFP qui souhaitent délivrer ce CP-FFP doivent être habilités par l'Office professionnel de qualification des organismes de formation* (OPQF), créé par la FFP voilà quinze ans.

« L'habilitation est délivrée par l'OPQF à l'issue d'une instruction conduite conformément à un référentiel d'habilitation exigeant. Elle vise, notamment, à valider le référentiel de formation qui doit être élaboré pour chaque formation certifiante, assure Jean Wemaere, président de la FFP. Une commission de suivi CP-FFP a pour mission le suivi de l'utilisation du dispositif au vu des déclarations annuelles établies par les organismes utilisateurs. En outre, l'habilitation doit être renouvelée tous les quatre ans. »

Les organismes doivent payer 500 euros de frais d'habilitation pour chacun des trois premiers dossiers qu'ils déposent (un dossier par programme de formation), puis 30 euros par programme supplémentaire. Le Cnof (IFG) a été le premier organisme habilité, pour 26 formations à l'époque.

*< www.opqf.com >