Les salariés de la RATP avaient rendez-vous, en février, au siège de leur entreprise pour le premier «forum des métiers», organisé par la régie. L'objectif pour la direction des ressources humaines était de faire prendre conscience aux salariés, cadres ou non-cadres («opérateurs»), de la variété des 234 métiers existant dans le groupe, et des outils de parcours de carrière.

Six stands consacrés à des familles de métier - du transport à la relation service, en passant par l'ingénierie ou encore la maintenance - ont accueilli le personnel pendant deux jours. Pas moins de cinquante RRH spécialisés et salariés «témoins» étaient mobilisés pour informer et mettre en valeur les 80 «métiers d'appel», où la mobilité interne est privilégiée.

« La mobilité est un outil des parcours professionnels, déclare Fabienne Devance, responsable de l'entité parcours professionnel et mobilité pour les cadres. L'idée n'est pas de bouger pour bouger. » Déplorant un taux de mobilité relativement faible (1 % pour les opérateurs et 10 % pour les cadres en 2008), la RATP s'est donné pour objectif, dans son plan stratégique, de doubler celle des opérateurs d'ici à 2012. Ce qui revient à faire évoluer quelque 7 000 salariés.

Deux accords ont, d'ores et déjà, été signés, en juin et juillet 2008, avec les organisations syndicales sur le thème de la mobilité : ils prévoyaient, notamment, la tenue de ce forum. La volonté de maintenir son attractivité, mais aussi de développer des compétences «multimodales», s'appuyant sur une connaissance globale de l'activité, est à l'origine de ce mouvement engagé par l'entreprise de transport.

« Il existe une vraie attente chez les salariés », mais « la diversité des métiers n'est pas connue », reconnaît Pierre Mongin, Pdg de la RATP. En témoigne le succès de l'événement, qui a rassemblé quelque 1200 personnes. Chez les cadres, l'entreprise souhaite encourager la mobilité vers les métiers du développement à l'international, qui connaissent des besoins importants en raison de l'augmentation des contrats d'exploitation, de maintenance ou d'assistance à l'étranger (Gautrain, en Afrique du Sud ; train régional, à Trinité et Tobago ; futur métro de Montréal, etc.). Pour les opérateurs, il s'agit plutôt d'une incitation au passage entre les différents réseaux d'exploitation (métro, bus, RER), et d'orienter les plus confirmés vers la fonction commerciale.

« Les obstacles principaux à la mobilité des opérateurs sont les habitudes et les besoins en savoir-faire », explique Josette Théophile, directrice générale adjointe chargée de l'innovation sociale. Dans la plupart des cas, la mobilité n'est possible qu'au bout de trois ans d'ancienneté sur un même poste, même si, rappelle-t-elle, « cette règle n'est pas dogmatique ».

La direction des ressources humaines travaille, actuellement, à la mise en valeur des formations de tronc commun, et réfléchit à la création de passerelles entre métiers comme solutions à l'obstacle du diplôme. D'autres forums des métiers sont prévus dans l'année en région parisienne.