Sur le site breton de production de chaudières, en attente de repreneur, les salariés dénoncent le transfert de composants, et donc de charge, opéré par son propiétaire italien, le groupe MTS, vers une usine transalpine.
Le ballet de camions qui chargent des composants dans l'usine Chaffoteaux (chaudières) de Ploufragan (22) met les nerfs des 290 salariés en pelote. Une réunion d'information tenue par la direction, le 5 février, n'a pas calmé les inquiétudes sur ce site de la banlieue de Saint-Brieuc. La veille, en CE extraordinaire, était annoncée la suppression de 10 postes de travail protégés, réservés aux salariés bénéficiant de restrictions médicales, essentiellement pour cause de TMS. Ces équipements seront cédés, notamment à Bretagne Ateliers, une entreprise adaptée de la même zone industrielle.
Depuis deux ans, l'usine, qui a compté jusqu'à 2 200 personnes dans les années 1980, est en vente. Mais, il y a trois semaines, les camions ont commencé à transporter des stocks de pièces vers l'usine italienne d'Osimo, où est installé le groupe MTS (Merloni Termosanitari), propriétaire du site costarmoricain.
« La direction transfère de la charge à Osimo alors que nous sommes en chômage technique au moins une semaine par mois, dénonce Chantal Jouan, représentante CGT. Elle nous a annoncé la production de 1 000 chaudières en Italie où, selon la direction, les coûts de fabrication seraient moins élevés. Etant donné le nombre de camions, c'est certainement beaucoup plus. » Depuis 2007, l'usine est passée d'une surface de 50 000 m2 à 15 000 m2 et un plan social a concerné 125 personnes. Faute d'acheteurs en lice pour le site, les syndicats en appellent au préfet et aux élus.
