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Les pratiques

SEFO manie le plomb sans risque

Les pratiques | publié le : 16.12.2008 |

Entreprise de production, traitement et distribution d'eau, SEFO a limité les conséquences de la manipulation du plomb pour ses salariés. Sa démarche vient d'être récompensée par un trophée Cramif.

Les chantiers d'extraction des branchements de plomb sont un nouveau marché. Quand, en 2005, SEFO commence à remplacer les canalisations en plomb de la ville de Conflans-Sainte-Honorine (78), cette PME de 41 salariés n'en connaît pas encore les risques. « L'excès de plomb dans l'organisme peut provoquer des anomalies digestives, sanguines, osseuses ou neurologiques », explique Ghislaine Cassiat, médecin du travail du centre Yvelines-Santé-Travail.

C'est le chef de l'équipe qui s'inquiète, au bout de quelques mois d'exploitation, des conséquences du plomb sur l'organisme. Sur demande de la direction, le médecin du travail effectue alors un dépistage des quatre salariés concernés. Les résultats sont au-dessus de 200 microgrammes de plombémie par litre de sang, limite autorisée pour les individus exposés.

Mise en place de procédures sécurisées

L'entreprise alerte alors la Cramif (Caisse régionale d'assurance maladie d'Ile-de-France), qui envoie ses toxicologues. « Ils ont démontré la présence de particules de plomb jusqu'au domicile des salariés, décrit Ghislaine Cassiat. Elles s'infiltraient dans les bleus de travail. »

La médecine du travail organise alors une séance de formation de cinq jours auprès des salariés et de l'encadrement, au cours de laquelle est décidée la mise en place de procédures sécurisées : nettoyage systématique des outils contaminés, isolation des rebus du plomb.

En parallèle, l'entreprise met en place une protection individuelle pour les salariés exposés : masques obligatoires, combinaisons isolantes envoyées dans une blanchisserie spécialisée après chaque usage. Un suivi médical très strict des salariés est également organisé.

« Pour une complète efficacité, il fallait aussi que le technicien se lave après chaque intervention », précise Ghislaine Cassiat. L'entreprise conçoit alors un camion dédié aux travaux au contact du plomb. Il est aménagé avec, à l'arrière, le stockage de l'outillage, et, à l'avant, des sanitaires. « Son intérieur en aluminium permet le lavage à partir d'un point d'eau embarqué, détaille Pascal German, directeur de SEFO. Il intègre également des compartiments spécifiques pour les vêtements personnels. » L'usage du camion est approuvé par la Cramif. Coût de la prévention : 15 000 euros, à la charge entière de l'entreprise.

Testée un an plus tard, la dose de plombémie des salariés est redescendue en dessous du seuil autorisé. Début novembre, la démarche de l'entreprise a été récompensée par un trophée Cramif.