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Grand Prix Axa Santé : quatre entreprises engagées dans la prévention

Les pratiques | publié le : 14.10.2008 |

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Grand Prix Axa Santé : quatre entreprises engagées dans la prévention

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Pour la seconde année consécutive, l'association Axa Santé a salué l'initiative de quatre entreprises qui jouent la carte de la prévention des risques sur la santé des salariés et des populations.

Que peuvent avoir en commun Dolce Frégate, Accor, Sacer Atlantique et DCNS, quatre entreprises de taille et de secteur d'activité totalement différents ? « Leur action en matière de prévention de la santé », répond Jean-Pol Mairiaux, président de l'association Axa Santé, organisatrice du grand prix «La prévention santé au coeur des entreprises», dont Entreprise & Carrières est partenaire. Leurs initiatives se sont vu récompenser, le 9 octobre, lors de la deuxième édition de cette manifestation qui, selon Jean-Pol Mairiaux, est un bon cru. « Les dossiers déposés (une soixantaine de dossiers de candidature, NDLR) sont plus sophistiqués. Nous sommes en présence d'entreprises courageuses dans leur approche. Les actions réalisées l'an dernier l'avaient été davantage sous la pression réglementaire », souligne le président de l'association. Ce dernier identifie trois catégories d'initiatives : les dossiers «classiques», en réaction à une situation de travail nocive ; ceux ciblant le salarié et son comportement pour une vie saine ; et, enfin, des dossiers qui répondent à une attente des salariés, demandeurs, par exemple, d'actions de lutte contre le stress.

Lutte contre le VIH

Premier à monter sur le podium : le groupe Accor, primé dans la catégorie «des entreprises de plus de 5 000 salariés», pour son programme de lutte contre le VIH. Cette épidémie, selon le groupe hôtelier réunissant 4 000 établissements à travers le monde, n'est pas sans incidence sur le secteur du tourisme. Il s'agit, pour ses acteurs, de mobiliser leurs collaborateurs, qui, localement et internationalement, peuvent sensibiliser les voyageurs, améliorer la prévention de la maladie auprès du plus grand nombre et, parfois, faciliter l'accès au traitement. A cette fin, Accor a impliqué l'ensemble de ses directeurs d'hôtel pour présenter cette volonté à l'ensemble de ses 172 700 salariés. Ensemble, ils communiquent avec les acteurs locaux de lutte contre le sida, informent, mettent à disposition des préservatifs, échangent leurs bonnes pratiques... En appui, le groupe s'est doté d'un DVD intitulé «Act-HIV», diffusé dans toutes ses structures.

Dans la catégorie de 300 à 5 000 salariés, l'initiative de Sacer Atlantique a été primée. Elle s'est attaquée à un tabou : la consommation de psychotropes. « Cette action s'inscrit dans une large politique interne de prévention des risques d'accidents du travail qui a conduit à réduire d'un peu plus d'un tiers le nombre d'accidents avec arrêt cette année, présente Nicolas Le Callonnec, responsable formation sécurité de cette société de travaux publics de 1 500 salariés. Nous nous sommes ensuite intéressés à la santé des salariés et aux risques liés à l'addiction à l'alcool et aux stupéfiants. » Pour aborder ce thème, la direction a choisi les journées sécurité organisées au sein des vingt établissements. Durant une heure, les salariés, mais aussi les intérimaires et les différents sous-traitants, étaient invités à participer à un atelier animé par Marc Elie, un ancien toxicomane. Son atout ? Evoquer sans langue de bois le sujet des drogues douces et dures. Il leur a présenté les produits ainsi que les risques sanitaires et judiciaires liés à leur consommation. « Le but de cette sensibilisation étant d'impulser une démarche de responsabilisation de notre personnel », souligne Nicolas Le Callonnec. Et, contre toute attente, les salariés ont apprécié l'information. Ce qui a motivé la direction à poursuivre sur sa lancée. D'ici à la fin 2008, Marc Elie se rendra sur les chantiers pour échanger à nouveau sur le sujet et distribuer des tests urinaires. Les volontaires pourront vérifier si leur organisme garde ou non des traces de cannabis.

Gestion du stress

Preuve que la prévention de la santé n'est pas l'apanage des grandes entreprises, l'action de Dolce Frégate, récompensée dans la catégorie de moins de 300 salariés (pour plus de détails, lire page 46). Cette entreprise hôtelière s'est distinguée par son approche originale de la gestion du stress.

Managers, producteurs de tensions

En effet, ce ne sont pas les salariés dans leur ensemble qui ont été suivis, mais les managers, potentiellement producteurs de tensions sur les membres de leur équipe. Tous sont partis en formation. A l'arrivée : une nouvelle compétence managériale d'écoute et de réponse. Une manière inédite et responsable de reconnaître le rôle de l'organisation et de l'encadrement dans la survenance de ce problème.

L'essentiel

1 Pour la deuxième année, le Grand Prix de l'association Axa Santé, dont Entreprise & Carrières est partenaire, récompense les actions de prévention des entreprises en matière de santé des salariés.

2 Les problématiques retenues concernent le stress, les addictions, le sida et l'hygiène de vie.

3 PME ou grands groupes, les entreprises, courageuses dans leur approche, ont atteint leurs objectifs et ont été surprises du bon accueil réservé à leur démarche par les salariés.

Prix du jury : DCNS garde la forme

« La santé est un état de bien-être et pas seulement une absence de maladie. » Fort de ce principe, Benoît Samain, médecin du travail du site DCNS de Lorient (1 900 salariés), a décidé, pour 2008, une série d'actions concourant à la bonne santé de ses interlocuteurs, déclinées dans un programme baptisé «Gardons la forme».

Le premier volet, «Mangeons équilibré et luttons contre la sédentarité», avait pour but d'enrayer les risques de maladies cardio-vasculaires. « Menus étudiés au restaurant d'entreprise, bilan nutritionnel, conseils personnalisés, conférence sur les bienfaits du sport, prêt de podomètre... ont été quelques-unes des premières initiatives mises en place », détaille Benoît Samain.

Addictions

Dans un deuxième temps, l'entreprise s'est attaquée aux addictions, tabac et alcool, principalement en aidant au sevrage et en suivant individuellement les salariés volontaires. « Il y a eu un effet d'entraînement et de challenge. Aujourd'hui, 45 % des fumeurs ont ainsi arrêté la cigarette », se réjouit le médecin du travail.

Le troisième volet, «Prenons soin de notre dos», a été motivé par l'augmentation des pathologies dorsolombaires, notamment chez les salariés de moins de 30 ans. L'équipe médicale du site a donc aidé à mieux se positionner et a mis à la disposition des intéressés un appareil de micro-étirements musculaires.

Enfin, le médecin du travail s'est attaqué à une notion plus difficile à appréhender dans une entreprise industrielle : la relaxation. Massages shiatsu par acupression, atelier de sophrologie et de luminothérapie... Une plongée dans l'inconnu pour de nombreux salariés qui ont pourtant répondu présents.

Quel regard sur la prévention santé en entreprise ?

A l'occasion de ce deuxième Grand Prix, Axa Santé a présenté une étude* réalisée avec l'Ifop sur «La prévention santé en entreprise : quel regard portent les DRH ?»

Il en ressort que 79 % des DRH considèrent la prévention santé comme une préoccupation importante dans l'entreprise. D'ailleurs, une sur trois a mis en place des initiatives concrètes dans ce sens.

Réduire l'absentéisme

L'objectif affiché est, pour 51 % des DRH, de réduire l'absentéisme, mais une telle politique peut également permettre d'améliorer les relations internes (43 %), d'accroître la compétitivité de l'entreprise (34 %) et de répondre aux obligations légales (32 %).

Quant aux actions menées, 81 % d'entre elles portent sur les troubles liés à une mauvaise position au travail, suivies des actions contre le tabac et les addictions : alcool, drogues, médicaments... (voir graphique).

Principales difficultés auxquelles se heurtent les entreprises dans la mise en place d'actions de prévention ? La méconnaissance des solutions disponibles (62 %) et la difficulté à faire un diagnostic de la situation de départ (54 %). (Voir graphique.)

Quant aux salariés, ils sont particulièrement demandeurs en matière de prévention du stress, alors qu'un tiers des entreprises mettant en place des dispositifs de prévention mènent des actions dans ce domaine.

* Réalisée par téléphone auprès de 182 responsables des ressources humaines d'entreprises de plus de 10 salariés du 23 au 26 septembre 2008.