logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les pratiques

Bruneau a fait de la consommation électrique un critère d'intéressement

Les pratiques | Retour sur... | publié le : 14.10.2008 |

Afin d'associer le personnel à son engagement dans le développement durable, Bruneau intègre, depuis deux ans, l'évolution de sa consommation électrique au calcul de l'intéressement.

Pour harmoniser son discours commercial, axé sur le développement durable, avec son discours interne, Bruneau, une filiale du groupe 3 Suisses spécialisée dans la vente par catalogue de mobilier de bureau, s'est lancée, en 2005, dans une démarche de certification ISO 14001 (management de l'environnement). « Parmi les critères à respecter pour l'obtenir figurait la réduction de sa consommation des ressources », se souvient Jean de Corbière, directeur des ressources humaines de Bruneau.

Taux de consommation

Début 2006, DRH et services techniques établissent donc le taux de consommation électrique de l'entreprise. « Il s'agit du nombre de kW/h consommés dans l'année, rapporté au nombre d'heures d'ouverture normale de l'entreprise, évalué à dix-sept heures par jour ouvré, auquel s'ajoutent, le cas échéant, les heures d'ouverture exceptionnelle le samedi ou la nuit », détaille Jean de Corbière. Puis, pour impliquer les salariés, la DRH et la direction chargée de la qualité environnement imaginent d'intégrer l'évolution de cet indicateur à la prime d'intéressement.

L'idée est alors proposée en comité d'entreprise. « Elle nous a paru positive du fait qu'elle impliquait tous les salariés, témoigne Franck Vatier, membre du CE. Mais, comme le critère était nouveau, nous avons demandé un engagement précis de la direction pour nous assurer que les objectifs pourraient être atteints. Elle nous a présenté divers projets, comme l'installation d'un ballon d'eau chaude avec panneaux solaires, de radars pour allumer et éteindre automatiquement les vestiaires et sanitaires, ou encore d'étiquettes «Lumière éteinte, économie atteinte» à proximité des interrupteurs. Après plusieurs séances, nous sommes parvenus à un accord. »

La formule retenue prévoit le versement de 16 % du salaire brut mensuel moyen pour une baisse de la consommation de 2,44 %. « Un taux qui peut aller jusqu'à 24 % si l'objectif est dépassé », précise Jean de Corbière.

Sitôt le critère adopté, Bruneau se lance dans la mise en oeuvre des projets présentés en CE et institue de nouvelles pratiques. L'éclairage fluorescent est, ainsi, systématiquement privilégié, de même que l'achat d'écrans d'ordinateur moins gourmands en électricité. Un réseau de «correspondants environnement» est, par ailleurs, mis en place dans tous les services pour relayer les messages. « L'évolution de l'indicateur, géré par un salarié du service technique, est communiquée au personnel chaque mois par e-mail et sur l'intranet », souligne enfin Jean de Corbière. Résultat en 2007 : une baisse de la consommation de 2,16 % a donné lieu au versement de 0,15 mois de salaire brut moyen à chaque salarié, sur un total de 1,3 mois versé au titre de l'intéressement. « Nous n'avons pas tout à fait atteint l'objectif, constate le DRH. Nous avons encore une bonne marge de progression. Mais le jour où nous ne pourrons plus vraiment nous améliorer, nous ferons à nouveau évoluer le calcul de l'intéressement. »

Critères à revoir

De son côté, le CE promet d'être vigilant. « Depuis la création de l'indicateur, le taux de consommation électrique s'améliore chaque année. Mais, la progression devient de plus en plus difficile, observe Franck Vatier. Il est prévu que les critères d'intéressement soient revus en 2009. Nous serons très attentifs aux propositions de la direction si elle souhaite conserver parmi eux l'évolution de la consommation électrique. »

L'INTÉRESSEMENT AU SERVICE DE LA RESPONSABILITÉ SOCIALE D'ENTREPRISE

La responsabilité sociale d'entreprise (RSE) consiste, pour une entreprise, à intégrer dans ses activités les préoccupations environnementales, sociales et économiques qui constituent les trois piliers du développement durable.

Or, chez Bruneau, l'intéressement repose sur un total de six critères : le taux de rentabilité, qui compte pour la moitié de la somme versée ; la progression du chiffre d'affaires ; la progression du nombre de clients ; le taux de réclamations des clients ; le taux de fréquence des accidents du travail et le taux de consommation électrique. « Celui-ci nous permet d'être attentifs à l'environnement, le taux d'accidents du travail nous amène à nous soucier des conditions de travail de nos salariés, et le taux de rentabilité nous pousse à nous assurer de la pérennité de l'entreprise », relève Jean de Corbière.