La semaine dernière a été «riche» en matière sociale. Lundi dernier, le président de la République a fait part de son souhait de «booster» l'intéressement, en créant une incitation fiscale pour les entreprises qui négocieraient, ou renégocieraient à la hausse, un accord. Plus spectaculaire, et moins consensuelle, a été l'annonce faite le lendemain par le ministre du Travail Xavier Bertrand. Tout en affirmant que les 35 heures restent bien la durée légale du travail, il se propose de les vider de leur substance. Ce qui a immédiatement provoqué l'ire des syndicats, déjà remontés par la réforme des retraites.

Alors que les 35 heures fêtent leur dixième anniversaire, les hostilités se poursuivent entre les tenants de cet «acquis social» et les détracteurs de ce «carcan» qui serait responsable de tous les maux dont souffre la France (chute de la valeur travail, manque de compétitivité, pouvoir d'achat en berne...). Qu'en pensent les entreprises ? Il y a dix ans, les discussions avaient été longues et compliquées pour négocier des contreparties et pour parvenir à des accords. Sont-elles prêtes à remettre le tout sur la table ? Quid des salariés ? Pouvoir d'achat contre temps libre : le match ne fait que commencer.

Mais, une chose est sûre : en allant au-delà de la position commune à laquelle étaient parvenus les partenaires sociaux le 10 avril dernier, Xavier Bertrand a porté un sérieux coup au dialogue social, grand perdant dans cette affaire.