Le CHU d'Angers compte 4 565 salariés (hors médecins) et doit faire face, comme dans tous les hôpitaux, à des cas d'inaptitude à l'exercice de certains métiers, phénomène particulièrement prégnant, notamment chez les aides-soignantes. Les postes de reclassement existent - ils sont négociés chaque année avec l'Etat - et la DRH peut en préempter dans les services. Ainsi, le poste d'infirmière en consultation externe présente, pour le salarié, l'avantage de travailler uniquement la journée, les jours ouvrables et sans port de charge.

Pour optimiser le retour des agents, souvent restés en congé de longue maladie chez eux, une commission médico-sociale, coordonnant des compétences multiples (DRH, ergonomes, psychologue du travail, médecin du travail), a été mise en place. Depuis deux ans, un «contrat de retour» est signé entre le salarié et les parties prenantes. « Il n'a pas de valeur juridique, mais il permet à chaque partie de connaître le rôle de chacun : l'agent, le service qui va l'accueillir, la DRH. Des fiches de poste sont incluses dans le contrat, indiquant les spécificités à respecter (pas de charge de plus de 2 kg à porter, par exemple). Les choses sont claires et, pour l'agent, cela présente un côté stabilisant », indique Bernard Lenfant, DRH du CHU d'Angers.

Outre l'aménagement de postes, les reclassements sont également possibles par le biais de la formation, par exemple vers un poste d'adjoint administratif (équivalent de secrétaire) pour une aide-soignante souffrant d'une lombalgie handicapante. Des détachements sont également prévus dans l'environnement de l'hôpital : PMI (établissements de protection maternelle et infantile), maisons de quartier...

Les agents sont demandeurs. « Nous sommes très sollicités par les représentants du personnel, qui trouvent qu'on ne va pas assez vite pour trouver des solutions de retour au travail », observe le DRH. En 2007, 43 personnes ont été reclassées dans ce cadre.

Mais, au-delà du curatif, il s'agit de miser sur la prévention. Une nécessité pour le DRH confronté au phénomène - nouveau dans l'hôpital - du vieillissement des salariés, dû à l'allongement de la durée de la vie professionnelle. Dans le cadre du projet social de l'établissement, il a été prévu d'intensifier et de cibler les formations aux gestes et postures. Un kinésithérapeute est spécialement détaché pour cela. Par ailleurs, l'ergonome rattachée à la DRH intervient systématiquement lors des décisions sur les investissements matériels.

Enfin, une cellule d'écoute autonome, créée en 2000 et animée par la psychologue du personnel Isabelle Bonneau, joue un rôle important dans la prévention des risques professionnels. « L'agent peut évoquer en toute confidentialité ses difficultés professionnelles, indique-t-elle. Nous pouvons lui proposer un bilan professionnel et des pistes de réorientation. Les objectifs sont de lui ouvrir des perspectives pour qu'il ne se sente pas bloqué et de le renforcer dans son rôle d'acteur. »