logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

Un partenariat fructueux direction/syndicat

Enquête | publié le : 29.04.2008 |

Chez Tokheim, l'observatoire des métiers nourrit un dialogue social déjà très fructueux. Le syndicat majoritaire a su tirer parti des travaux de l'observatoire pour peser sur les orientations en matière de formation et contribuer au maintien dans l'emploi.

Spécialisée dans la conception et la maintenance de stations service de carburant, Tokheim Services France est une des rares entreprises de moins de 1 000 salariés à s'être dotée d'un «observatoire des métiers et de l'emploi», suite à un accord de GPEC, signé en octobre 2005 avec FO, la CFDT et la CFE-CGC. Il s'agit d'une instance paritaire composée de huit membres (direction, salariés désignés par les CE, représentants des organisations syndicales).

Entreprise complexe

« On peut ne pas être un paquebot et avoir besoin d'anticipation. Tokheim n'est pas une entreprise industrielle simple : elle compte 50 métiers différents, elle est éclatée dans dix agences sur le territoire, elle est récente, car issue, en 1999, du rassemblement de plusieurs entreprises aux modes d'organisation différents. L'observatoire nous a paru être l'outil idéal pour donner une vision de la stratégie d'une entreprise complexe et en transformation », indique Pascal Delmas, le DRH. Ainsi, c'est grâce à l'observatoire qu'a été mis en place un référentiel métiers, qui fonde, aujourd'hui, la politique de formation, d'évolution et de rémunération.

Des trois organisations signataires, FO a été le syndicat moteur dans la création de l'observatoire : « Nous avons demandé dans l'accord un observatoire pour suivre les métiers dits sensibles ou touchés par une évolution technologique. Notre objectif était de connaître l'évolution stratégique de l'entreprise pour établir des passerelles métiers, reconvertir les salariés et leur permettre de retrouver un job à l'intérieur de l'entreprise », explique Frédéric Souillot, délégué syndical central FO de Tokheim.

Le syndicat, majoritaire, avait déjà signé un certain nombre d'accords collectifs innovants avec la direction : sur la participation, le temps de travail, le télétravail, les retraites, etc. L'accord de GPEC se situe dans le prolongement de ce dialogue social déjà très nourri.

Plusieurs étapes

L'observatoire fonctionne en plusieurs étapes : la direction produit un tableau stratégique des emplois et des compétences, à l'horizon de un à deux ans, et en débat avec l'observatoire. Celui-ci traduit ces évolutions en termes quantitatifs et qualitatifs. Les actions de GPEC nécessaires sont alors déterminées, en tenant compte des spécificités de chaque agence. Si la direction est, in fine, seul maître à bord, les membres salariés et représentants des salariés de l'observatoire sont très écoutés. A noter : leur travail pour l'observatoire, important, compte dans l'appréciation de leur performance.

Par ailleurs, le syndicat majoritaire se montre très proactif lors de la présentation du plan de formation au CCE. « En 2007, nous avons fait migrer la moitié du budget formation sur les métiers menacés », revendique Frédéric Souillot. En outre, grâce aux passerelles identifiées, douze techniciens administratifs ont pu être reclassés dans d'autres postes, tandis que douze emplois nouveaux étaient créés au sein d'un centre d'appels interne. Au total, depuis la création de l'observatoire, 50 mobilités ont eu lieu dans l'entreprise. Pour Frédéric Souillot, « tout le monde trouve son intérêt dans l'observatoire : la paix sociale pour l'entreprise, la transparence pour les salariés et une plus grande implication pour l'organisation syndicale ».

Deuxième accord GPEC

Une stratégie qui a porté ses fruits puisque FO a remporté tous les postes aux CE et au CCE lors des élections professionnelles de novembre 2007. Le syndicat a, dans la foulée, signé un deuxième accord de GPEC, en décembre, qui renforce les politiques de mobilité interne, mais y ajoute, cette fois, de l'accompagnement de projets externes.

TOKHEIM Services

Activité : production et services de systèmes de distribution de carburant (pompes à essence, terminaux de paiement, etc.).

Effectifs : 900 salariés en France.

Chiffre d'affaires (monde, 2005) : 459 millions d'euros.