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Le conseil en optimisation a de beaux jours devant lui

Les pratiques | publié le : 22.04.2008 |

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Le conseil en optimisation a de beaux jours devant lui

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Inflation législative, dispositions de plus en plus complexes... Conséquences : les entreprises n'arrivent pas toujours à faire le juste calcul de leurs coûts sociaux. Certaines choisissent alors de s'entourer de compétences des conseils en optimisation qui étudieront en détail toutes leurs cotisations. Avec de sérieuses économies à la clé.

Le métier du conseil a ses hauts et ses bas, exception faite pour celui en optimisation des coûts. Il se porte très bien, avec une croissance à deux chiffres pour un marché estimé à environ 300 millions d'euros. Pour exemple, l'un des acteurs du marché : Leyton & Associés, créé en 1997. L'année dernière, son chiffre d'affaires s'élevait à 23 millions d'euros. Objectif 2008 : 40 millions d'euros, soit + 55 % ! Une croissance à mettre au crédit de l'inflation législative et réglementaire française, notamment en matière sociale. « Il y a une dizaine d'années, les entreprises faisaient appel à nous lorsqu'elles subissaient une perte de chiffre d'affaires. Elles nous demandaient alors de vérifier si tous les postes de charges étaient optimisés. Aujourd'hui, même celles en bonne santé souhaitent savoir si elles payent le juste prix », explique Fabienne Christophe, directrice du pôle social de LowendalMasaï. Le tout sans jamais toucher au modèle de l'entreprise. « Nous ne sommes pas des cost-killers », insiste Alain Chabanne, directeur général adjoint de Leyton & Associés. Autrement dit, pas question de conseiller aux entreprises de licencier ou de changer de mutuelle. « 90 % de nos interventions portent sur les cotisations patronales », illustre ce dernier.

Et le mode de facturation a de quoi séduire. Ce conseil se rémunère aux résultats et, donc, aux économies réalisées par l'entreprise cliente.

Les pistes de surcotisations

Toute mission commence par la collecte de documents précis auprès de la direction des ressources humaines. Tableau récapitulatif Urssaf, données sociales, feuille de calcul des accidents du travail, derniers contrôles Urssaf... En parallèle, il n'est pas rare que le consultant s'entretienne avec la DRH pour en savoir davantage sur les effectifs de l'entreprise, ses allègements de cotisations, son implantation, ses typologies d'emploi, sa convention collective ou encore son organisation du temps de travail. « Sur la base de ce préaudit, nous pouvons déceler des pistes de surcotisations », commente Luigi Masala, directeur général de Costalis, cabinet spécialisé dans les PME. Si l'entreprise est partante pour aller plus loin, le contrat est signé et d'autres documents sont transmis comme, par exemple, les bulletins de paie.

Chasse aux économies

S'engage alors une véritable chasse aux économies. Et les leviers sont nombreux, à en croire les spécialistes. Le cabinet Leyton & Associés en a identifié 180. Parmi eux, le versement transport. « Par exemple, il est envisageable, lorsque nous avons à faire à une société informatique dont les salariés travaillent chez un client, d'ajuster la cotisation versement transport en fonction du lieu de travail effectif », avance Fabienne Christophe. Luigi Masala, lui, regarde avec attention le taux de cotisations accidents de travail et la feuille de calcul de ce taux. « Trois pistes sont possibles. Il arrive qu'un salarié soit déclaré en accident du travail alors que l'incident en question a eu lieu en dehors de l'entreprise. Il relève alors du régime commun. De même, un salarié en maladie professionnelle a pu déclarer son mal avant son entrée chez mon client. Il y a bien maladie professionnelle, mais l'exposition n'est pas due à l'entreprise. Enfin, les taux d'invalidité peuvent également être contestés. Tout cela a évidemment une influence sur la composante du taux accidents du travail de l'entreprise. » Autre vérification proposée par Alain Chabanne : les accidents de trajet inclus à tort dans les accidents du travail. « Il faut aussi étudier les primes régies par les barèmes Urssaf, dont une partie peut être exonérée », ajoute-t-il. Enfin, les cabinets ont, aujourd'hui, fort à faire avec les allègements Fillon et les nouvelles dispositions de la loi Tepa. Certains vont plus loin, à l'instar de LowendalMasaï : « Notre intervention consiste aussi à faire évoluer la jurisprudence en contestant certaines habitudes de calcul des organismes sociaux jugés, selon nous, inadaptés », explique Fabienne Christophe.

S'ajoutent les erreurs récurrentes des entreprises. Mauvais paramétrages de paie, masse salariale inexacte, exonération de charges patronales ignorée, erreurs de décompte d'heures... A l'arrivée, les économies peuvent être conséquentes. Plusieurs centaines de milliers d'euros, selon Luigi Masala. Et, dans 8 cas sur 10, il y a optimisation.

L'essentiel

1 Récent, le conseil en optimisation des coûts sociaux a le vent en poupe. Les cabinets affichent une croissance à deux chiffres pour un marché global de 300 millions d'euros.

2 Dans 8 cas sur 10, les cabinets décèlent des économies possibles. L'explication ? La mauvaise interprétation des législations de plus en plus complexes.

3 Quantité de niches d'optimisation existent. Elles concernent principalement les cotisations patronales.