John Alberici, Pdg d'Alberici Corporation, voulait construire un siège social de rêve. « Nous savions que nous nous engagions pour au moins un demi-siècle, explique Thomas Taylor, le directeur de Vertegy, une des filiales du groupe spécialisée dans la construction durable. Nous voulions donc incorporer les meilleures technologies dans la future vitrine de la société. » John Alberici a privilégié les aspects environnementaux. Pari réussi : le site, inauguré fin 2004, a été certifié «platine», soit la meilleure note possible délivrée par l'association professionnelle US Green Building Council.

Implanté sur une surface de 9 900 m², le siège social d'Alberici était, à l'origine, une vieille usine, sorte de cathédrale en acier plantée sur un campus de 5,5 hectares. Le bâtiment a été découpé pour accueillir, en son centre, une cour extérieure, séparant les espaces de travail des quelque 200 salariés et les parkings couverts. Les nombreuses fenêtres laissent ainsi pénétrer la lumière naturelle dans un grand espace ouvert. Seuls cinq espaces cloisonnés subsistent pour le service juridique, les ressources humaines et la comptabilité, qui ont besoin d'une certaine confidentialité.

Le Pdg évolue donc au milieu de ses collaborateurs. « Nous voulions encourager le travail en équipe et favoriser le bien-être des salariés », indique Thomas Taylor.

Les lampes, qui descendent du plafond, sont réglées pour donner un même éclairage dans tout l'espace. « L'oeil n'a plus à s'adapter aux différentes nuances de lumière. Les collaborateurs sont moins fatigués en fin de journée », assure le manager de Vertegy.

Les espaces partagés donnent sur un paysage champêtre : deux mares ont été installées pour collecter les eaux de pluie ; 250 arbres locaux ont été plantés ; l'herbe de la prairie du Missouri a été restaurée. Au passage, une économie annuelle de 50 000 dollars a été enregistrée sur l'entretien des espaces verts.

Le chauffage et la climatisation de l'immeuble ont été particulièrement soignés. Le système de distribution de l'air est installé sous le plancher. « Dans un immeuble traditionnel, explique Thomas Taylor, vous avez tout juste 10 % à 15 % d'air frais mélangé à un air recyclé qui est passé dans les autres pièces. De l'air potentiellement impropre. Chez nous, 90 % de l'air vient de l'extérieur. »

Une éolienne alimente en partie le site en électricité. L'eau de pluie collectée est utilisée pour les sanitaires, ce qui génère une économie de 500 000 litres d'eau par an.

A cela s'ajoutent des repas équilibrés à 2 dollars et une salle de gymnastique gratuite, ouverte 7 jours sur 7 pour les salariés et leur famille.

« Au départ, nous voulions construire un outil pour démontrer à nos clients ce que nous pouvions faire », reconnaît Thomas Taylor. Mais ce véhicule promotionnel s'est révélé précieux en interne. L'absentéisme et les congés maladie se sont réduits de 50 % depuis l'installation dans les nouveaux locaux. Et attirer de nouveaux collaborateurs est aujourd'hui une mission beaucoup plus aisée pour la DRH.

Ces bureaux écologiques ont nécessité un investissement de 29 millions de dollars. Une addition revue à la baisse par rapport à celle estimée initialement par les architectes de l'entreprise après une étude comparative des sièges sociaux de haut standing. Et, dans la foulée, Alberici a réussi à convaincre quelques clients. Vertegy a, ainsi, travaillé pour le centre de technologie des bières Anheuser Busch à Saint-Louis, pour l'usine General Motors de Lansing, dans le Michigan, ou encore pour la clinique Appleton, dans le Wisconsin. Le travail en équipe dans un environnement écologique séduit de plus en plus d'entreprises américaines.

• Activité : construction.

• Effectifs : 511 salariés.

• Chiffre d'affaires 2006 : 1,03 milliard de dollars.