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Le CES épingle les temps partiels féminins

L'actualité | publié le : 18.03.2008 |

Le Conseil économique et social donne des pistes d'action en faveur des femmes travaillant à temps partiel, afin de corriger les inégalités persistantes par rapport aux hommes.

L'égalité des sexes n'est toujours pas une réalité sur le marché du travail. Selon le Conseil économique et social, sur quelque 5 millions d'actifs à temps partiel, près de 83 % des femmes sont dans ce cas. Elles restent donc globalement pénalisées. Non seulement en matière de salaire, mais aussi de carrière et de retraite. Ainsi, selon l'Insee, la moitié des salariées à temps partiel percevaient, en 2006, un salaire mensuel net inférieur à 764 euros. Par ailleurs, un certain nombre de restrictions en matière d'accès aux droits sociaux (assurance chômage et assurance maladie) perdurent au détriment des salariés les plus précaires, travaillant moins de 15 heures par semaine. Et, bien sûr, les carrières plus courtes et les rémunérations moins importantes corrélées au temps partiel expliquent les écarts de pension entre hommes et femmes. En 2004, 86 % des hommes ont validé une carrière complète contre 44 % des femmes.

Faire évoluer les mentalités

C'est pourquoi, face à ces inégalités criantes, le CES propose une série de recommandations pour endiguer la tendance. Non pas des mesures coercitives imposées par la loi, mais des propositions destinées à améliorer la situation et surtout à « faire évoluer les mentalités ». Geneviève Bel, rapporteuse du rapport, propose, ainsi, que le temps partiel imposé par l'employeur soit distingué, dans les statistiques nationales, du temps partiel choisi par le salarié, car « un tiers de ces femmes subissent plus qu'elles ne choisissent ce mode d'activité ».

Par ailleurs, elle préconise de privilégier la formation continue et la validation des acquis de l'expérience (VAE), d'encourager la polyactivité pour favoriser les temps pleins par des bourses de l'emploi dans les branches professionnelles et les bassins d'emploi et par les groupements d'employeurs, notamment dans le secteur des services à la personne (ménages, garde d'enfants...). Le CES propose également d'améliorer la rémunération des plus précaires, notamment par « une majoration des heures travaillées très tôt ou très tard » ou dans le cas d'une grande amplitude horaire.

Des initiatives existent

D'ores et déjà, quelques entreprises ou branches professionnelles ont pris les devants. C'est ainsi que la Fédération des entreprises de la propreté propose de développer le travail en journée et non plus à la fermeture des bureaux. Une nouvelle organisation qui permettrait de faire passer la part de temps plein de 25 % à 80 %. La grande distribution réfléchit également au problème. Auchan a annoncé, en février dernier, qu'il s'engageait à faire passer tous les salariés à temps partiel qui le souhaitent aux 35 heures, d'ici à la fin de l'année 2009. Carrefour, de son côté, cherche à développer «la polyactivité» auprès des caissières volontaires. Des initiatives que le CES souhaite forcément voir se multiplier, grâce, notamment, à l'implication des partenaires sociaux.