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Un plan tous azimuts et non ciblé

Enquête | publié le : 18.03.2008 |

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Un plan tous azimuts et non ciblé

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Pour rétablir l'équilibre financier du groupe sans recourir à des licenciements secs, la direction du Figaro propose un plan de départs volontaires aux salariés du quotidien. Les mesures d'accompagnement doivent être discutées dans le cadre d'un accord de méthode.

Début février, le groupe Figaro dévoilait au CE Ambition 2010, le plan de modernisation du groupe de presse, qui veut devenir « le premier média d'information papier et Internet ». Dans un communiqué, la direction, qui n'a pas souhaité s'exprimer davantage, explique que l'opération est conditionnée à « un équilibre financier qui impose de sortir du déficit chronique du quotidien ». Pour y parvenir, il s'agit, notamment, de mettre en place «un plan de départs volontaires». « La direction n'entend pas atteindre ses objectifs de réduction des coûts par un plan de licenciement imposé », assure-t-elle.

Les négociations s'annoncent serrées

La direction ne chiffre pas officiellement son plan de réduction d'effectifs. « Il concerne 60 à 80 salariés, dont 40 journalistes, sur un effectif total de 578 personnes », affirme Patrick Bèle, délégué syndical du SNJ (Syndicat national des journalistes). La négociation avec les représentants du personnel s'annonce serrée. Les organisations syndicales contestent le montant et l'imputation des pertes du groupe au seul quotidien.

Un plan purement comptable

Selon le SNJ, « Ambition 2010 n'est pas un plan de développement ni de restructuration, mais un plan purement comptable, qui entend faire partir les gens pour atteindre 7 millions d'euros d'économie en masse salariale ».

« La direction s'attaque au quotidien où le statut des journalistes, notamment en termes de salaires, est plus avantageux que dans les autres rédactions du groupe. Elle veut voir partir les journalistes les plus anciens, bien rémunérés, pour les remplacer par des plus jeunes », note Josseline Abonneau, représentante SGJ-FO (Syndicat général des journalistes-FO) au CE. « Mais il n'est pas certain que ceux-là partent », remarquet-elle.

Les syndicats sont unanimes : s'il doit y avoir un plan de départs volontaires, il doit être ouvert à tous les personnels, journalistes comme administratifs. C'est ce qu'ils défendront dans la négociation de l'accord de méthode, qui définira, notamment, la durée d'ouverture du guichet de départ, le périmètre concerné, et les mesures d'accompagnement. « Si la direction a peur de voir partir des gens qu'elle souhaiterait garder, à elle de négocier avec eux pour les retenir », assène Josseline Abonneau.

Mesures de formation

Côté accompagnement, le SNJ réclame le financement de « mesures de formation et six mois de confort matériel pour envisager une reconversion dans de bonnes conditions ». « La direction doit faire un effort financier, mais sans obérer l'avenir du journal. Les indemnités doivent être plafonnées à partir d'un certain niveau de salaire », estime Patrick Bèle. Ce n'est pas l'avis du SGJ-FO. « Nous ne souhaitons pas encadrer l'indemnité de départ. Il ne faut pas limiter la liberté contractuelle individuelle, prévient Josseline Abonneau. Et si la direction abuse, le salarié peut saisir la commission arbitrale. Des départs, il s'en négocie tout le temps, et la direction sait se montrer généreuse. »

Le SGJ-FO entend se « bagarrer sur les mesures de formation et de reconversion ». Il a commencé à recueillir les souhaits des salariés pour évaluer les besoins et négocier les moyens adéquats. En marge de cette bataille, le syndicat demandera aussi que les femmes, « payées 30 % de moins, en moyenne, que les hommes », soient exclues des mesures de gel des rémunérations qui devraient accompagner le plan de réduction des coûts.

Rectificatif

Dans l'enquête du n° 897, les chiffres clés indiqués au bas de l'article sur La Redoute étaient erronés. Les effectifs de la société de vente à distance sont de 7 000 (dont 2 000 sur le site de la Martinoire). Nos excuses à la Redoute et à nos lecteurs pour cette erreur de saisie.