«Nous venons de lancer la formation de 12 tuteurs afin de mettre en place le tutorat dans tous nos services », assure Martine Claret, DRH de l'entreprise de transports scolaires et de tourisme Berthelet (186 salariés), installée à Crémieu dans l'Isère. Les services RH, financier, commercial, qualité, exploitation, développement, l'atelier et les cinq agences de voyages sont concernés.

Les futurs tuteurs, tous chefs de service et tous volontaires, suivront une formation de deux jours à l'AFT-Iftim (Association pour le développement de la formation-transport et techniques d'implémentation et de manutention) sur, notamment, la gestion des compétences et le projet d'entreprise. Il est prévu, ensuite, la formation de «tuteurs relais» appelés à les suppléer.

Pour l'entreprise Berthelet (13 millions d'euros de chiffre d'affaires), le tutorat doit permettre d'améliorer l'accueil et l'intégration des nouveaux embauchés, de réduire le stress dû à la nouveauté et de faciliter la prise de poste. Le tuteur, en lien avec le service RH, devra présenter toute l'entreprise à son «apprenant», lui remettre un livret d'accueil ainsi que sa fiche de poste, et définir avec lui un programme individualisé d'intégration. « On s'est aperçu qu'on oubliait parfois de parler de choses essentielles », confie Martine Claret, citant l'exemple d'un nouveau directeur commercial auquel le service exploitation n'avait été présenté que succinctement...

Le coût de la formation des 12 tuteurs s'élève à 2 986 euros hors taxes, dont 2 500 sont pris en charge par l'Opca-transport au titre de la période de professionnalisation. Les salaires et les frais annexes relèvent du plan de formation, lequel dépasse largement l'obligation légale : 4,92 % de la masse salariale en 2007. Il est majoritairement consacré à la formation des 130 conducteurs, qui bénéficient de 25 heures de formation, en moyenne, par an.

Le tutorat existe depuis 2004 chez les conducteurs de Berthelet. Dans une profession qui souffre d'une pénurie de chauffeurs, la direction y voit un élément d'attractivité et de fidélisation. Une vingtaine de chauffeurs ont suivi une formation sur trois jours, également à l'AFT-Iftim, avec un programme portant, notamment, sur la communication et les relations avec les clients et les autres chauffeurs. Aujourd'hui, 16 chauffeurs exercent encore comme tuteurs. Plusieurs sont spécialisés : fiche de paie, maintenance du véhicule, différents types d'autocars, présentation des services, navette du terminal de Saint-Exupéry... Dix autres doivent être formés.

« Nos tuteurs sont motivés, satisfaits et reconnus comme référents, et leurs apprenants les apprécient », souligne Martine Claret. La DRH confie que le tutorat n'a pas mis fin à un turn-over élevé, « mais il contribue à le faire baisser ».