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219 000 emplois cadres à saisir

L'actualité | publié le : 19.02.2008 |

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219 000 emplois cadres à saisir

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Les cadres, en situation de quasi-plein emploi, seront de plus en plus attentifs à la marque employeur des entreprises.

La crise financière n'a pas entamé le moral des recruteurs : après avoir embauché 208 000 cadres en 2007, les entreprises pourraient en recruter jusqu'à 219 000 cette année, selon une enquête réalisée par l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), auprès de 11 000 sociétés. La tendance est similaire dans les cabinets de recrutement, qui pensent avoir une forte augmentation de leurs missions. Preuve de ce dynamisme, les professionnels des ressources humaines font eux-mêmes l'objet de toutes les convoitises. En 2007, le taux d'offres d'emploi de l'Apec sur la fonction RH a progressé de 50 % par rapport à l'année précédente.

Michael Page, qui affiche une progression de 30 % du nombre de ses missions en 2007, ne déroge pas à cet optimisme. L'année 2008 devrait être dans cette continuité. Selon Fabrice Lacombe, le directeur général, le marché de l'emploi est même très prometteur, car « l'accord sur la modernisation du marché du travail, prévoyant de plus longues périodes d'essai pour les cadres, devrait permettre aux employeurs de prendre plus de «risques» sur le recrutement ».

Un marché de l'emploi prometteur

Preuve de ce dynamisme, les banques, à l'instar de la Société générale et de BNP-Paribas, continuent, à coups de grandes opérations, à accueillir des bataillons de cadres. Deux autres secteurs, les services informatiques et les cabinets d'audit, se renforcent également pour répondre à la demande. « Nous allons effectuer 1 500 recrutements en 2008, soit autant qu'en 2007, indique Caroline Rigaud, directrice du recrutement d'Accenture. Nos clients prévoient, comme l'an passé, de nombreux projets. »

Si le papy-boom n'a pas été, il y a quelques années, l'eldorado que certains envisageaient, les départs à la retraite de salariés nés dans l'immédiat après-guerre commencent et gagnent tous les secteurs.

Les projets se développent et les chantiers en recherche et développement redressent la tête, notamment dans l'industrie, en amont et en aval de la production. Car la hausse des recrutements devrait profiter, cette année, aux fonctions recherche et développement, avec une croissance annoncée de 5 % à 15 %.

Des cadres confirmés avant tout

Les débutants devraient profiter du marché, avec 49 000 recrutements prévus. Les jeunes ayant de un à cinq ans d'expérience bénéficieraient de la plus forte progression (+11 %), mais les cadres confirmés restent les plus recherchés : plus de 100 000 d'entre eux pourraient signer un nouveau contrat, soit près de la moitié du total des recrutements. Mais, dans un même temps, les difficultés pour trouver certaines compétences devraient se durcir. La pénurie se profile et la chasse bat son plein dans les entreprises. En 2007, elles ont dû parfois renoncer à recruter des cadres faute de candidats en adéquation avec leurs besoins. L'une des illustrations les plus significatives de ces tensions est celle de l'évolution du nombre de candidatures reçues pour une offre. En trois ans, il est passé, selon l'Apec, de 59 à 38, soit près de 36 % de moins.

Ce sont les plus petites structures qui pâtissent davantage de ces difficultés. A tel point que les cabinets d'audit, tels Conseil Audit & Synthèse, Acthéos, Bellot Mullenbach & Associés, ou encore l'Adaceip, qui peinent à attirer des candidats, dénoncent ouvertement les surenchères salariales pratiquées par les Big Four. De fait, selon Fabrice Lacombe, dans certaines fonctions, les salaires d'embauche ont bondi de 5 % à 10 % depuis deux ans.

Des procédures actualisées

Toutefois, les entreprises tentent d'adapter leurs modes de recrutement. Les procédures sont revues. Pour coller à la réactivité du marché et éviter que les bons profils s'échappent vers la concurrence, Accenture prévoit, désormais, un délai d'un mois pour traiter une candidature, de la réception d'un CV à l'embauche d'une recrue. D'autres s'ouvrent davantage aux jeunes diplômés des universités ou augmentent la promotion interne. « Les entreprises élargissent les profils recherchés, font moins de «diplômite aiguë» », observe Gabriel Artero, le président de l'Apec. Mais cette pénurie inquiète plus d'un recruteur. Car les entreprises doivent, en même temps, retenir leurs salariés. L'enjeu n'est pas négligeable. En effet, les cadres ont compris que la situation s'améliore et qu'ils peuvent en profiter. De quoi alimenter le turn-over.

Entreprises convoitées

Selon une étude menée par Publicis Consultants, publiée le 15 février, un cadre sur cinq se dit décidé à changer d'entreprise cette année ; et plus d'un sur deux ne l'exclut pas. Quels seront leurs critères de sélection ? Ils scruteront surtout la qualité des relations humaines et du management (65 % d'entre eux) et les résultats économiques et financiers (42 %), bien avant la responsabilité sociétale et environnementale (34 %).

Parmi les entreprises convoitées figurent LVMH, L'Oréal, Saint-Gobain, Air Liquide ou encore Toyota et Volkswagen. A l'inverse, les cadres français relèguent au bas du palmarès des acteurs tels que McDonald's, certaines entreprises parapubliques comme La Poste, la RATP ou la SNCF, et des sociétés marquées par une actualité récente préjudiciable, comme ArcelorMittal ou la Société générale.