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Grande-Bretagne Un bac McDo reconnu par l'Etat

Les pratiques | publié le : 12.02.2008 |

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Grande-Bretagne Un bac McDo reconnu par l'Etat

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McDonald's, Flybe et Network Rail ont récemment reçu le feu vert du gouvernement britannique pour décerner leurs propres diplômes. Un exemple de coopération entre entreprise et enseignement, qui vise à améliorer le niveau de connaissances des étudiants britanniques.

Outre-Manche, on parle déjà de MacExam. C'est, en effet, sur le ton de la raillerie que la Grande-Bretagne a accueilli, le 28 janvier dernier, l'annonce selon laquelle l'opérateur de fast-food McDonald's, la compagnie aérienne à bas prix Flybe, ainsi que l'opérateur du réseau ferroviaire Network Rail allaient être autorisés à délivrer des diplômes reconnus par l'Etat dès l'automne prochain. Une première du genre pour des sociétés privées britanniques, dont la liste pourrait s'allonger si l'expérience se révèle positive.

Jusqu'au doctorat

Précisément, McDonald's pourra délivrer un baccalauréat en «gestion du travail en équipes», qui certifiera que son détenteur a la capacité d'assurer la gestion d'un fast-food McDonald's, du marketing aux ressources humaines, en passant par les services à la clientèle et l'hygiène. De son côté, Network Rail pourra décerner son A-level, l'équivalent du baccalauréat - ainsi que des diplômes pouvant aller jusqu'au doctorat en ingénierie. Enfin, la compagnie Flybe délivrera des diplômes de steward ou d'hôtesse, ainsi que d'ingénieur de vol. « Cette importante mesure vise à mettre fin aux vieilles divisions entre les qualifications nationales et la formation en entreprise, ce qui va être à l'avantage des employés, des employeurs et du pays dans son ensemble », a déclaré, à cette occasion, John Denham, ministre britannique des Universités et de la Formation.

Critiques et interrogations

Face à cette initiative, les réactions outre-Manche ont été diverses. Quatre des dix plus grandes universités britanniques se sont immédiatement montrées critiques vis-à-vis de ces diplômes. Motif : l'enseignement dispensé risque de ne pas être suffisamment académique. D'autres s'interrogent, également, sur l'universalité de ces diplômes, en soulignant qu'ils ne seront guère utiles à l'extérieur des entreprises qui les décernent.

Niveau de compétences

Mais, au-delà de ces inquiétudes, l'initiative a surtout pour ambition de resserrer les liens entre le monde de l'entreprise et celui de l'enseignement. Car, en dépit de programmes de formation développés, les sociétés britanniques ne sont toujours pas satisfaites du niveau de compétences de leurs jeunes recrues. Selon un sondage réalisé en 2007 par le CBI, la confédération de l'industrie britannique, 52 % des employeurs se plaignent de l'absence de bases linguistiques chez leurs plus jeunes recrues (16 ans environ), tandis que 50 % ne sont pas impressionnés, outre mesure, par leur niveau en maths. « Nous avons accompli un grand pas en réformant le système des qualifications de manière à ce qu'il reflète mieux à la fois les besoins des employeurs et ceux de leurs salariés », a constaté, de son côté, John Cridland, vice-directeur général du CBI. Signe que l'enseignement britannique continue à se réformer sans relâche.