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Enquête

Les RH, le maillon faible

Enquête | publié le : 12.02.2008 |

Pour les élus, la mobilité interne et l'évolution professionnelle sont les deux principaux chantiers affichés par la DRH de la Ville de Marseille. Mais, sur le terrain, les RH sont le maillon faible et le sujet est loin d'être consensuel. La cité phocéenne a encore des progrès à faire.

A quelques jours des élections municipales, la tension monte à Marseille. La campagne électorale de la cité phocéenne se présente comme l'une des plus serrées de son histoire, avec un duel gauche-droite. D'un côté, Jean-Claude Gaudin, le maire sortant (UMP) qui brigue son troisième mandat ; de l'autre, Jean-Noël Guerini (PS), conseiller municipal et président du conseil général des Bouches-du-Rhône, qui a réussi à unir la gauche derrière lui. Quel bilan RH retenir ? Jean-Claude Gaudin, réputé proche de FO, n'a pas bouleversé, au cours de son dernier mandat, la gestion du personnel municipal. Dans un contexte budgétaire difficile, la Ville s'oriente, depuis deux ans, vers une plus grande maîtrise de ses moyens financiers et humains. Les effectifs sont en diminution depuis 2001, avec quelque 2 000 agents en moins. Au total, la Ville emploie 11 760 personnes, dont 96 % de titulaires.

Mobilité et adaptabilité

Pour la DRH, les principaux chantiers réalisés concernent la mobilité et l'adaptabilité des personnels. Deux enjeux de taille pour les collectivités. Mais, pour l'heure, le bilan est maigre : la Ville ne s'est engagée dans aucun plan de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. De l'aveu des RH, les projections à trois ou quatre ans restent difficiles à réaliser. De même, la formation professionnelle reste faible. Elle n'a représenté, en 2007, que 1 % de la masse salariale. Les entretiens d'évaluation ne concernent que les agents des catégories A et B. Des entretiens de formation pourraient être mis en place, mais l'idée reste, actuellement, à l'état de projet. Le sujet sur la mobilité reste, toutefois, sensible.

Dans la cité phocéenne, les ressources humaines sont loin d'être un sujet consensuel. Pour les mauvaises langues, le piston et le clientélisme règnent en maîtres. Selon elles, les attributions de poste se feraient au gré des élus locaux. D'autres dénoncent la main-mise de FO sur les promotions. Une critique que rejette la DRH, qui elle, met en avant le critère de l'ancienneté.

Bras de fer syndical

Autre point faible : le dialogue social. A Marseille, le dialogue avec les partenaires sociaux semble se dérouler essentiellement avec FO, premier syndicat avec 58 % des voix aux élections professionnelles en 2001. De plus, les syndicats se sont livrés à un véritable bras de fer au cours de la mandature. En cause, la décision de la municipalité de retirer au syndicat SDU 13-FSU toutes ses prérogatives (un local, des autorisations d'absence pour les représentants syndicaux), après un jugement du tribunal administratif.

L'histoire remonte à 2001. A cette époque, la CFDT est la deuxième force syndicale à Marseille derrière FO. Mais, deux ans après, les adhérents, mécontents de la position de leur syndicat sur la réforme des retraites, choisissent de se désaffilier et de rejoindre la FSU. La municipalité décide alors de transférer leurs droits syndicaux. Mais la CFDT a attaqué cette décision et obtenu gain de cause. Autant dire que les tensions sont vives. Pour le SDU13-FSU, cette bataille juridique serait un prétexte pour le faire taire.

La grande affaire des RH reste, toutefois, la professionnalisation de la fonction. C'est l'un des deux directeurs généraux adjoints qui gère les ressources humaines. Il dirige une équipe de 270 salariés, regroupés dans quatre directions : recrutement, carrières et formation, administration du personnel, politique sociale, et santé. La DRH est directement rattachée au secrétaire général de la mairie, et au maire. Elle est chapeautée par Henri Sogliozzu, directeur général adjoint de la Ville, chargé des ressources humaines, qui s'appuie sur un directeur du développement des ressources humaines, Yves Rusconi.

Guide de la mobilité

Pour professionnaliser les équipes, la DRH a mis au point un guide de la mobilité. Autre innovation : des psychologues du travail ont fait leur entrée dans la cité phocéenne. Ils sont venus à la rescousse des équipes, notamment pour le recrutement. Désormais, des tests d'aptitude complètent les procédures d'embauche. Les psychologues assistent aussi le chef de service dans sa décision. Ils peuvent également recevoir les recrues potentielles en entretien. Dans tous les cas, ils valident systématiquement les motivations des candidats à la mobilité.

Marseille

• Population : 820 900 habitants.

• Nombre d'agents municipaux : 11 760.

• Effectifs au sein de la DRH : 270 agents.