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De nouveaux services sans flambée des effectifs

Enquête | publié le : 12.02.2008 |

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De nouveaux services sans flambée des effectifs

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Héliotropisme ou attraction pour la douceur de vivre version Sud-Ouest, la ville rose reçoit, chaque année, 9 000 nouveaux habitants. Les RH tentent de s'adapter à cette nouvelle donne.

Championne, depuis près de quinze ans, d'une gestion des fonds publics au cordeau, la ville, récemment en top de classement du magazine Capital pour son endettement maîtrisé, a adapté services et effectifs municipaux à la demande des nouveaux habitants sans grever son budget. Depuis Dominique Baudis, le maire centre droit, élu de 1983 à 2000, l'attachement au faible niveau d'endettement est une constante à laquelle sont restés fidèles ses successeurs UMP, Philippe Douste-Blazy et Jean-Luc Moudenc, maire sortant prêt à rempiler pour un nouveau mandat.

Des effectifs constants

Alors que la population augmente chaque année de 9 000 habitants (437 000 au total), les effectifs municipaux n'ont varié qu'à la marge depuis ces dix dernières années : 9 070 agents, dont 8 872 équivalents temps plein, sont employés par la municipalité. Le chiffre ne passe pas inaperçu. Le Capitole est, ainsi, le premier employeur de la ville, au coude à coude avec le constructeur aéronautique Airbus. « La part des non-titulaires représente 5 % de la masse salariale globale, soit 470 personnes, explique Pïerre Trautmann, directeur général des services. Il s'agit d'agents non titulaires permanents, recrutés, pour l'essentiel, sur des emplois où il n'existe pas de cadre de référence, comme les musiciens de l'orchestre, les danseurs, les choristes ou des personnes occupant des emplois saisonniers occasionnels. »

Gestion centralisée des RH

Nommé par Dominique Baudis, le grand argentier de la ville rose opte, depuis vingt ans, pour une gestion centralisée et classique des ressources humaines. Il est épaulé par Pierre Fielhès, le DRH qui gère un service en expansion, comptant, aujourd'hui, 136 personnes.

Mais, en quinze ans, Toulouse a dû consentir à de gros investissements pour faire face à la demande de ses nouveaux habitants, en majorité des cadres sup, salariés de l'industrie aéronautique et spatiale. La médiathèque José-Cabanis ou le Muséum, fermé pendant dix ans et réouvert depuis quelques jours, ont fortement développé les fonctions culturelles de plus en plus tournées vers le multimédia.

Les effectifs de la police municipale ont presque doublé, pour passer de 91 à 158 agents. Le choix de systématiser les Clae (centre de loisirs associé à l'école), dans les 194 écoles de la ville, a fait bondir les effectifs des affaires scolaires et de l'animation. Si la plupart des services municipaux, des pompes funèbres au ramassage des ordures ménagères, sont, aujourd'hui, gérés directement par la ville, celui de l'eau et de l'assainissement a été externalisé, en 1990, et attribué à Veolia Eau. Les 400 personnes du service municipal ont, en partie, choisi de quitter la fonction publique. Une centaine ont été reclassées dans le nouveau service environnement.

Pierre Cohen, le challenger socialiste, a promis dans son programme une « remunicipalisation » de l'eau et de l'assainissement.

Masse salariale maîtrisée

En attendant le scrutin, Jean-Luc Moudenc dresse un bilan plutôt positif, même si ses rencontres avec les partenaires sociaux ont été plutôt rares. Les syndicats regrettent, à l'unanimité, un manque de « dialogue social ». Toutefois, à sa décharge, à Toulouse, la gestion des ressources humaines est une affaire qui se traite, avant tout, entre fonctionnaires territoriaux. Concrètement, la quatrième ville de France s'évertue, comme toute grande organisation, à moderniser sa gestion, dans un souci de « masse salariale maîtrisée ». Toulouse compte quelque 280 métiers, beaucoup plus que les 253 officiellement recensés par le répertoire «métiers» de la fonction publique territoriale. En dehors des emplois classiques, la ville rose peut s'enorgueillir de métiers rares : plusieurs taxidermistes, quelques perruquiers de l'Opéra du Capitole, ou des restaurateurs de statuaires...

Certains métiers sont «en tension». Les RH peinent à recruter dans le bâtiment, le génie civil, ou la gestion de la voirie, qu'il s'agisse d'ingénieurs, de techniciens territoriaux supérieurs ou d'agents de catégorie C ayant des qualifications dans bon nombre de corps d'Etat du bâtiment : menuisiers, maçons, vitriers...

«Booster» l'apprentissage

Autre secteur sous tension, la petite enfance, qui doit faire face à la pénurie d'auxiliaires de puériculture, ou d'éducateurs de jeunes enfants assurant des fonctions de direction de structure. D'où l'idée de «booster» l'apprentissage.

La difficulté à recruter va d'autant plus s'accentuer que la pyramide des âges évolue, avec un nombre croissant de départs à la retraite. Or, la mise en place d'un chantier GPEC ne fait que commencer. La réforme de la formation professionnelle est également lente à se mettre en place. La reconnaissance de la VAE a permis de bonnes initiatives, notamment dans le secteur du social.

Part variable

Le pouvoir d'achat fait également débat. Le maire a fait un geste en faveur des agents en payant 115 000 heures supplémentaires en 2007, au titre de la loi Tepa. Par ailleurs, la refonte du régime indemnitaire, lancée entre 2005 et 2006, et rondement menée, porte ses fruits : elle a permis une revalorisation de cette part variable de la rémunération des fonctionnaires territoriaux, sous certaines conditions de performance et de présence. Cette individualisation, choisie par les RH pour limiter l'absentéisme, est appréciée par le secrétariat général. Mais elle ne fait pas l'unanimité chez les syndicats.

Toulouse

• Population : 437 000 habitants.

• Nombre d'agents municipaux : 9 070.

• Effectifs au sein de la DRH : 136 agents.