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Enquête

« La maîtrise technique n'est pas la plus difficile à acquérir »c

Enquête | L'entretien avec | publié le : 05.02.2008 |

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« La maîtrise technique n'est pas la plus difficile à acquérir »c

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E & C : Comment fonctionne Elsa, le dispositif de professionnalisation en entreprise créé par le Cnam et Sciences po, pour les étudiants de licence et master en lettres ou sciences humaines (LSH) ?

V. M. : Il s'agit d'un contrat de professionnalisation de dix-douze mois, avec un parcours de formation sur mesure, élaboré pour répondre au besoin d'une entreprise ; 75 % du temps est passé en entreprise et 25 % en formation, au Cnam ou à Sciences po. Nous retenons des candidats dont le profil correspond au projet avant de les présenter à l'entreprise.

Elsa a commencé début 2007. Nous avons, actuellement, depuis septembre dernier, six contrats de professionnalisation ; quatre autres doivent débuter au cours de ce mois de février. Sur 2007, nous avions au total une vingtaine de contrats. Nous prospectons des entreprises qui ont besoin de compétences particulières ou qui cherchent à diversifier leur recrutement. C'était le cas de la SSII Orsyp, pour son département marketing, ou de Bouygues Construction, avec qui nous avons affiné les besoins à partir de recrutements sur des postes de conducteur de travaux. Nous travaillons avec Schneider Electric pour la rentrée 2008.

E & C : Quel est l'intérêt pour les entreprises de ces profils LSH ?

V. M. : L'aptitude à innover et à s'approprier les finalités d'un projet, les capacités d'adaptation à des contextes professionnels en perpétuelle évolution, la curiosité d'esprit et la rigueur d'analyse sont des qualités de plus en plus valorisées par les entreprises. Une formation intellectuelle de bon niveau favorise le développement de toutes ces qualités. La maîtrise technique d'un métier, essentielle, n'est pas ce qui est le plus difficile à acquérir, et la formation en alternance permet de compenser rapidement les lacunes dans ce domaine. Beaucoup de filières de formation professionnelles ne répondent que partiellement aux besoins très mouvants des entreprises. Mieux vaut miser sur des capacités d'adaptation et d'évolution à long terme plutôt que de chercher une adéquation immédiate entre la formation et l'emploi. Qui plus est, les jeunes issus des formations dites «générales» sont sans doute moins «bardés de certitudes» et moins soucieux de vite faire carrière dans des emplois prestigieux. Leur motivation, leur curiosité, leur volonté de comprendre et d'agir étonnent les employeurs partenaires du dispositif.