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Un Perco pour tous

Dossier | publié le : 05.06.2007 | G. L. N.

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Un Perco pour tous

Crédit photo G. L. N.

Premier Perco ouvert en France, le plan d'épargne de Sanofi-Synthelabo est aussi l'un des plus souscrits. Trois quarts des salariés y ont investi pour profiter d'un abondement attractif pour tous les niveaux de revenus.

Près de 19 000 adhérents dans un Perco qui couvre 25 000 salariés de Sanofi-Aventis : Pierre Bidegain, responsable rémunérations et avantages sociaux du groupe pharmaceutique, peut légitimement se féliciter de la réussite du plan d'épargne retraite, mis en place avant même la signature du décret d'application de la loi Fillon, au printemps 2004. Signé, à l'origine, pour les salariés de Sanofi-Synthelabo, le Perco couvre Sanofi-Aventis depuis mai 2006 et a convaincu 78 % des salariés.

Cinq profils de carrière

« Nous avons travaillé autour de cas pratiques détaillant cinq profils de carrière complète dans notre entreprise, précise Pierre Bidegain. Et nous avons adapté notre politique d'abondement pour qu'elle permette une analogie avec les cotisations sur les retraites complémentaires Agirc et Arrco, soit un partage d'environ 60 % pour l'employeur et 40 % pour le salarié. » Une logique qui avait de quoi séduire les partenaires sociaux, même si seules la CFTC et la CFE-CGC ont finalement signé. Pour l'extension à Aventis, la CFDT s'y est adjointe.

150 % d'abondement

Cet abondement de 150 % (1,50 euro versé pour 1 euro investi) dès le premier euro est, en outre, attractif aussi pour les plus petits salaires, notamment ceux des non-cadres, à la fois moins défavorisés par les taux de remplacement des régimes publics et ayant moins de capacité à se constituer une épargne. Si les cadres peuvent s'attendre à une érosion de leur taux de remplacement, aujourd'hui de 45 % du dernier salaire, à 34 % en 2040, les ouvriers ne seront pas pour autant épargnés, passant de 70 % aujourd'hui à 56 % en 2040, a fait comprendre la direction. L'objectif étant de permettre aux contributeurs un taux de remplacement quasi inchangé en 2020-2030.

1,5 % du salaire annuel

L'abondement est néanmoins bordé financièrement : chaque salarié peut investir jusqu'à l'équivalent de 1,5 % de la part du salaire annuel limitée à 4 plafonds Sécurité sociale (Pass), l'employeur abondant à hauteur de 2,25 %. L'abondement maximal était donc de 2 796 euros cette année. « Mais nous avons aussi prévu un plancher à 1 Pass, précise Pierre Bidegain. Ce qui permet aux petits contributeurs de bénéficier d'un abondement bonifié. »

Ayant désormais atteint son rythme de croisière, le Perco continue de séduire plus des trois quarts des salariés, leur participation pouvant y être abondée, contrairement à ce que permet un PEE ou un PEG. Et avec 107 millions d'euros investis en trois ans, il représente pas moins de 15 % de tous les encours des Perco en France.

sanofi-aventis

> Effectifs monde : 100 000 salariés, dont 28 000 en France.

> Chiffre d'affaires 2006 : 28 milliards d'euros.

Un article 83 pour la santé des retraités de Sanofi-Aventis

- Innovant sur l'épargne salariale, le groupe pharmaceutique l'est aussi sur un autre enjeu majeur, lié à la santé des retraités : il vient de boucler une négociation sur l'ouverture d'un régime obligatoire à cotisations définies (article 83) pour financer une partie de la couverture santé des retraités.

- La plupart des grandes entreprises sont, en effet, confrontées, dans ce domaine, à la dérive des coûts et à l'une des exigences des nouvelles normes comptables IFRS. Le financement de la couverture santé pour les retraités, dans le cadre d'un régime de prévoyance et soins de santé global, représente un engagement important, provisionné au passif social de l'entreprise. Beaucoup d'entre elles cherchent donc à séparer la couverture des retraités de celle des actifs. Et certaines l'ont déjà fait sans offrir de contreparties, imposant à leurs retraités une forte hausse des cotisations.

- L'accord signé le 9 mai chez Sanofi-Aventis a convaincu FO et la CFDT et est examiné actuellement par la direction du travail. « Nous devions traiter cette question de la solidarité des retraités et des actifs sur les soins de santé, souligne Pierre Bidegain, responsable rémunérations et avantages sociaux. La rente sera financée à 30 % par le salarié et à 70 % par'employeur. » La cotisation totale est de 40 euros, soit 1,5 plafond mensuel Sécurité sociale, dont 12 euros à la charge du salarié. Elle devrait générer une rente d'une quarantaine d'euros mensuels pour vingt ans de cotisation. La situation des retraités actuels et des actifs nés avant 1953 - donc proches de la retraite - a été considérée de près, dans la mesure où, pour ces derniers, la durée de cotisation ne suffira pas à constituer une rente significative. Les premiers seront aidés par une indemnité mensuelle de l'entreprise, les autres à la fois par la rente issue du régime article 83 et par une indemnité.

- Parmi les partenaires sociaux, la CGT regrette ce qu'elle considère comme « un abandon de la solidarité, à laquelle se substitue un régime de capitalisation », selon Thierry Bodin, DSC de Sanofi. Et elle met en parallèle les coûts de ce nouveau dispositif et de celui de la retraite supplémentaire des cadres dirigeants du groupe, financée par l'entreprise. Mais Thierry Bodin concède tout de même que ce régime collectif obligatoire est plus satisfaisant qu'un dispositif facultatif individuel.

Auteur

  • G. L. N.