Une récente étude de la Sofres montre que 44 % des Français sont stressés. Parmi ces personnes, on compte autant de salariés du public que du privé. Les fonctionnaires, volontiers stigmatisés par la population comme travaillant peu et bénéficiant de la sécurité d'emploi, osent sans doute moins que les autres parler de leur mal-être. Si, d'ailleurs, protester contre leurs conditions de travail ne menace pas leur emploi, toute revendication risque d'avoir un effet sur leur développement de carrière.

Anne Duriez, consultante et formatrice, passe en revue les différents aspects de la souffrance au travail dans l'emploi public : charge de travail excessive, manque de reconnaissance, harcèlement moral ; les configurations sont largement similaires à celles que l'on trouve dans le privé. Dans les deux cas de figure, les coûts humains et financiers sont énormes. Les estimations faites dans les pays européens montrent que ces coûts liés aux problèmes de santé sont de l'ordre de 2,6 % à 3,8 % du PIB, dont environ 10 % sont liés au stress au travail. En France, on estime ce coût compris entre 830 et 1 656 millions d'euros, ce qui représente 10 % à 20 % des dépenses de la catégorie «accident du travail-maladies professionnelles» (AT-MP) de la Sécurité sociale.

Outre cette phase de constat, l'auteur propose un certain nombre de solutions innovantes pour remédier à un problème qui, dans les cas extrêmes, peut même conduire les salariés jusqu'au suicide.

Anne Duriez est formatrice et consultante spécialisée dans les domaines de la souffrance au travail, le management, l'hygiène et la sécurité dans le secteur public.