En 2006, 23 % des 600 salariés recrutés par Teamlog l'ont été par cooptation. Depuis un an, le service recrutement de cette SSII a mis en ligne, sur son intranet, «Tcooptation», une application interne destinée à garantir une traçabilité de ces candidatures. « C'est d'autant plus nécessaire lorsque nous plaçons, dans notre vivier, un CV reçu par cooptation. En outre, le recrutement peut s'effectuer six mois après qu'un salarié ait proposé une candidature », explique Noëlle Bonnar, responsable du recrutement de Teamlog qui propose une prime de 600 euros au coopteur.

Pour coopter, les 2 000 salariés de Teamlog disposent de trois solutions. Ils peuvent tout d'abord adresser de façon spontanée le CV d'un tiers en y associant un commentaire. Autre piste : à partir de la liste des ouvertures de postes, ils peuvent postuler pour le compte d'une de leurs connaissances. Enfin, un salarié peut transmettre l'offre à cette personne qui fera elle-même acte de candidature.

Dans tous les cas de figure, le service recrutement sait qui a coopté qui. Les coopteurs n'ont cependant aucun droit de regard sur le suivi des candidatures. « Ces informations doivent rester confidentielles. Il appartient au coopté d'informer son coopteur », estime Noëlle Bonnar.

Chez Steria, autre société de services informatiques qui a recruté l'an passé 400 personnes par cooptation (30 % du total des embauches), les coopteurs sont simplement informés du versement imminent de la prime de 700 euros. A la différence de chez Teamlog, ils ne passent pas par une application spécifique. Ils adressent les CV et les raisons qui les poussent à le faire par messagerie à leur responsable RH. Ce n'est qu'à partir du moment où ce dernier réceptionne la candidature que le CV est intégré dans la solution ActiveRecruiter de l'éditeur Jobpartners. Le champ «cooptation» est alors sélectionné de manière à connaître l'origine de la candidature. La date du recrutement et celle de la fin de la période d'essai font l'objet d'une attention particulière dans la mesure où la prime n'est versée que lorsque le contrat est validé. Une alerte informatique est alors adressée à Pleiades, le logiciel de paie qui déclenche le paiement. Etape cruciale pour Annie Meheust, DRH France de Steria : c'est le responsable RH qui annonce la bonne nouvelle au coopteur. « Il faut bien faire attention à ne pas déshumaniser la chaîne de cooptation car l'on risque de casser la dynamique ».

L'informatisation du processus de cooptation est toutefois loin d'être généralisée dans les entreprises. « Nous n'avons pas besoin d'un outil dédié. Notre programme de cooptation vise avant tout à renforcer le lien social », souligne ainsi Hervé Farret, responsable du recrutement de Xerox. Deux ans après leur lancement, Jobmeeters et Cooptin sont incapables de fournir une référence d'entreprise utilisatrice de leur solution de cooptation en mode intranet.