Remplir des formulaires de candidatures, presque tous identiques, sur les sites emploi des entreprises. Cette opération fastidieuse pour les candidats est à l'origine de nombreux abandons. Ces formulaires représentent pourtant le meilleur moyen pour les recruteurs de récupérer des données structurées qui vont faciliter les opérations de sélection.

Une des solutions passe par le CV universel qui permet aux candidats d'adresser des CV préstructurés dont les données vont automatiquement remplir 80 % des champs d'information des formulaires des entreprises qui ont accepté d'utiliser ce support. Le candidat n'a plus qu'à saisir les champs d'information réellement spécifiques. Il se concentre sur l'essentiel. C'est, en effet, sur les 20 % d'informations spécifiques que les entreprises sont susceptibles de s'assurer que les candidatures sont bien ciblées.

D'ici à octobre 2007, sous l'impulsion de l'association Éthique & Recrutement, Air France, La Poste, Adecco, L'Oréal, Mercuri Urval ou encore Norsys auront adopté un format de CV universel. Il s'inspire du CV Europass lancé en 2002 par la Commission européenne.

Un semi-échec puisque le nombre de CV enregistrés sur ce modèle n'a pas dépassé les 200 000. « Notre dynamique repose sur l'implication des entreprises. Ce sont elles qui vont assurer la promotion du CV universel. Les entreprises partenaires acceptent de ne plus être propriétaires des candidats qui postulent chez elles. Elles favorisent une diffusion élargie des candidatures », souligne Sylvain Côme, responsable d'Éthique & Recrutement et ex-Pdg de l'éditeur e-manation.

Cet automne, il sera donc possible aux candidats d'enregistrer un CV universel, convertible au format Word ou PDF, sur un site central dédié qui affichera la liste des entreprises partenaires. Autre solution, en postulant directement sur le site d'une entreprise partenaire, le candidat crée automatiquement un CV universel. Avec les entreprises déjà associées à ce lancement, c'est un flux annuel de 450 000 CV qui deviendrait potentiellement « universel ». Le budget de développement du projet s'élève à 80 000 euros tandis que le coût de fonctionnement annuel sera de 30 000 euros.

A terme, Éthique & Recrutement compte bien faire évoluer les entreprises vers une approche commune d'un CV universel de deuxième génération qui serait davantage axé sur les compétences. Selon Sylvain Côme, « ce serait l'opportunité de lutter contre de nombreuses discriminations indirectes qui reposent, par exemple, sur le diplôme. »

L'association va aussi se pencher sur les modalités d'une nouvelle structuration des offres d'emploi qui seraient, elles aussi, normalisées.